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jeudi 30 janvier 2014

L’éducation financière est devenue un enjeu mondial

 La photo ci-contre circule allègrement sur les réseaux sociaux avec un grand succès.

Le taux d’alphabétisation d’une population constitue un bon indicateur du potentiel de développement d’une économie. 

Mais, la culture économique et financière représente souvent le parent pauvre en matière d’enseignement, le chainon manquant pour bien gérer le budget familial, voire se lancer dans l’aventure d’une petite entreprise.

« La finance pour tous », en partenariat avec l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a fait réaliser en juin 2011 par le Credoc un sondage sur la culture financière des Français afin de mieux connaître les connaissances et pratiques de ces derniers en matière de gestion de leur budget et de placements financiers.

Seul un Français sur deux sait que 100 € placés à 2 % par an conduisent à un capital de 102 € au bout d’un an... La proportion de mauvaises réponses (23%) et celle des réponses évasives (26%) étonnent par leur ampleur. D’autres pays proches ont testé cette question et nous sommes en queue de peloton, derrière les Anglais, les Irlandais, les Allemands et les Tchèques…

Face à la crise financière, qui génère de l’incompréhension et de l’angoisse, 79% de nos compatriotes considèrent, selon le même sondage, qu’en apprendre davantage sur la finance au cours de la scolarité serait un moyen efficace de progresser en matière de finances.

Les banquiers en ont conscience, comme en témoigne cette citation de Andrew Au de Citi China.
« La crise financière globale en cours met en évidence la nécessité de donner une éducation financière au plus grand nombre afin de permettre à chacun de prendre des décisions avisées, de sécuriser son patrimoine et d’atteindre un bon niveau de vie, spécialement dans les groupes défavorisés ou à faibles revenus.»
Ce groupe bancaire américain a lancé dès 2003 un programme ambitieux, le Citi Financial Education Curriculum.

Il est loin d’être un cas isolé, comme le montre le programme « Saber Cuenta » de la banque mexicaine Banamex, qui a bénéficié du soutien du Professeur Muhammad Yunus.



A l’autre bout du monde, au Pakistan, une partie de la population est non seulement analphabète, mais incapable d’utiliser les services bancaires de base. Pourtant, leur besoin est réel. Environ 5 millions de familles défavorisées reçoivent une aide du gouvernement (G2P) dans le cadre du Programme de soutien du revenu Benazir (BISP).

Le Consultative Group to Assist the Poor (CGAP) et la Habib Bank Limited (HBL), l'une des trois banques pakistanaises distribuant les paiements, ont cherché à comprendre les besoins des femmes, qui en sont bénéficiaires pour améliorer le système.

Le CGAP a ainsi décidé d’engager une enquête sur le terrain pour identifier les obstacles à lever. L’idée est d’éduquer cette population pour qu’elle puisse dans un second temps accéder plus facilement à des programmes d’inclusion, type microfinance.

De nombreuses femmes au Pakistan n’étant pas capables d’écrire leurs propres noms, il leur est impossible de lire de mode d’emploi d’une carte bancaire. Compte tenu de la cible visée, les chercheurs ont évité de communiquer via des abstractions, c’est-à-dire ni des mots, ni des diagrammes ni des icônes. Ils se sont aussi aperçus qu’une partie d’entre elles reconnaissaient les nombres (ex. 1, 2, 3,4), mais qu’elles avaient du mal à interagir avec eux.

De plus, ceux qui parlent Urdu, Punjabi ou Saraiki ont l’habitude de lire de droite à gauche. Ils ont du mal à comprendre un nombre fait de plusieurs chiffres et entrent leurs codes PIN à l’envers. Etc.

C’est pourquoi, l'enquête a poussé à se passer de tous les codes classiques pour opter pour des photographies (comme des photos de billets de banque), immédiatement compréhensibles.

L‘ergonomie des GAB a été reproduit avec des boites en carton, afin d’en démystifier l’usage. Cette astuce leur a permis de rendre familier ce robot au plus grand nombre. Une démarche pas à pas et main dans la main, comme pour un enfant qui se lance dans la station debout.

En donnant à ces femmes un accès direct à leur argent, l’ONG et le groupe financier contribuent également à donner confiance aux utilisateurs dans le système bancaire, ainsi que la capacité à gérer leur trésorerie en toute sécurité au fil des besoins.



Les reçus bancaires (opération de retrait) ont également été simplifiés pour être facilement déchiffrables et offrir de meilleures garanties contre la fraude.

Pour aller plus loin : 

Si ces sujets vous intéressent, ne manquez pas Up Conférences qui traite d’un thème voisin:

Le 12 février à Nanterre (92) dans les locaux du Crédit Coopératif INCLUSION BANCAIRE : UNE URGENCE POUR 6 MILLIONS DE FRANÇAIS

Literacy a Hidden Hurdle to Financial Inclusion
http://www.cgap.org/blog/literacy-hidden-hurdle-financial-inclusion

Culture financière :Testez vos connaissances ! 
Êtes-vous meilleur que la moyenne des Français en matière de culture financière ? http://www.lafinancepourtous.com/Actualites/Culture-financiere-!-Testez-vos-connaissances

Editions First, collection Les Nuls - 500 pages
« Bien gérer son argent pour les Nuls » est la dernière production de l’Institut pour l’éducation financière du public (IEFP- La finance pour tous)



American Banker. Avril 2013. 
Banks Have a Responsibility to Teach Financial Literacy by Cece Stewart and Bob Annibale http://www.americanbanker.com/bankthink/banks-have-a-responsibility-to-teach-financial-literacy-1058678-1.html 

 Planet Finance et Swiss Re militent pour la microassurance à Davos



Fin

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