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mercredi 11 juin 2014

L’économie collaborative progresse en France et ailleurs

En 2011, Time Magazine a cité la consommation collaborative comme une des 10 grandes idées en cours, qui allaient changer le monde (« Today's Smart Choice: Don't Own. Share » par Bryan Walsh).

Dans son édition sur les tendances 2013, Havas WorldWide avait mis l’accent sur le phénomène du « Co » et ses autres suffixes (Col, Com, Con), qui allaient révolutionner nos modes de consommation et bousculer les entreprises traditionnelles : collaboration, cohorte, community, commitment, connect, cohabitation, copreneurs, co-parenting, Co création, co-authoring, co-education, co-production, etc. 

18 mois plus tard, force est de constater que le « Co » s’insère dans nos modes de vie. Ainsi, l’économie collaborative modifie la structure de l’économie (préférence de la location à l’achat, des ménages à la fois producteurs et consommateurs) et commence à générer un chiffre d’affaires significatif.

Ce nouveau mode de partage permet aux particuliers de tirer profit de la capacité inutilisée de biens personnels tels que maisons, voitures ou équipements sportifs en les louant à d'autres consommateurs. A titre d’exemple, un véhicule de particulier est immobilisé en moyenne 90% du temps. En partageant sa voiture, son propriétaire adopte un comportement rationnel et rentabilise son investissement.

Cette nouvelle approche de la consommation, fondée sur la collaboration entre individus davantage que sur les échanges marchands, est souvent symbolisée par le site de location Airbnb, qui met en relation des loueurs de chambres et des clients.

Selon une étude Nielsen, 41% des consommateurs français sont prêts à partager ou à louer leurs biens personnels.

 L'enquête mondiale sur les Communautés de partage de Nielsen a porté sur plus de 30.000 personnes interrogées sur Internet et réparties sur 60 pays. Selon l’institut, le phénomène est plus répandu à l’étranger qu’en France: 54% en Europe, et même 68% dans le monde.

Les pays les plus en mûrs sont :

  • les pays du Sud de l’Europe,
  • les répondants d'Asie-Pacifique sont les plus réceptifs avec 78% de personnes prêtes à partager leurs possessions et 81% susceptibles de louer celles des autres. 
  • en Amérique Latine et au Moyen-Orient / Afrique, respectivement 70% et 68 % des sondés, sont disposés à partager leurs biens personnels tandis que 73 % et 71% sont prêts à louer les produits des autres. 
Pour Sébastien Monard, Directeur Marketing et Communication Nielsen France, la popularité de l'économie de partage est due à une combinaison de trois facteurs.

  1. une nouvelle vague d'entrepreneurs du web, 
  2. des internautes de plus en plus à l’aise pour partager leur vie en ligne, 
  3. et le besoin croissant de gagner ou d’économiser de l'argent en raison de l'environnement économique et financier. 
 L'économie de partage, pour qui, pour quoi ? 

 Pour les personnes qui souhaitent louer leurs biens personnels, les plus répandus sont :

  • les services / cours (19%), 
  • les outils électriques (15%), 
  • les voitures et vélos (11%). 
  • Une personne sur dix est prête à louer sa maison, ses articles ménagers ou même ses vêtements. 
Néanmoins, certains freins restent à lever. Selon Nielsen, les Français seraient plus enclins à céder leurs propres possessions qu’à louer celles des autres.

Le revenu ainsi gagné par les consommateurs devrait dépasser 3,5 milliards de dollars cette année, avec une croissance supérieure à 25% selon Forbes.

 

Avec pour conséquence une gronde croissante d’hôtels et sociétés de taxis dans de nombreuses villes contre les services issus de l'économie collaborative. Ils évoquent une concurrence déloyale.

Sébastien Monard conclut :

«Les consommateurs sont de plus en plus avertis sur la façon d’économiser, à un moment où Internet a facilité cette possibilité de louer plutôt que d’acheter certains produits. L'adoption des services de musique et de films en streaming tels que Spotify et Netflix en témoigne. L'économie de partage est l'évolution de cet état d'esprit : pourquoi acheter quelque chose que je ne vais utiliser qu’une poignée de fois alors que cette nouvelle méthode me permet d’économiser de l'argent et de l'espace de stockage ?».

 

 Dans une autre enquête réalisée en France par l’IFOP, les chiffres sont un peu différents.

Il ressort que si un quart des personnes interrogées ont déjà entendu parler d’économie collaborative, plus de sept Français sur dix en sont adeptes.

Sans surprise, compte tenu de la crise économique, les consommateurs y voient un moyen d’«acheter malin» dans un contexte économique difficile. Néanmoins, l’économie collaborative véhicule également l’image d’un système économique de proximité (72%) voire à visage humain (pour 68% des personnes interrogées)

.

 Rachel Botsman a popularisé le terme de “collaborative consumption” (consommation collaborative). Elle est l’auteur du livre «What’s Mine is Yours».



Pour aller plus loin : 

 Horizontalité des échanges, communautés et lien social ... Portée par les nouvelles technologies, une véritable révolution économique et sociale est en marche. C’est pourquoi la famille «A little» a souhaité mettre en place avec l’IFOP un Observatoire de l’Economie Collaborative. http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=publication&id=714

  L’économie collaborative : subversive, archaïque ou libérale ? Contrepoints ; Par Jean-Yves Naudet, économiste français qui enseigne à la faculté de droit de l'Université Aix-Marseille III, dont il a été vice-président. Il travaille principalement sur les sujets liés à l'éthique économique.

Un site en anglais :
http://www.collaborativeconsumption.com

Un blog en Français sur cette thématique :
  http://consocollaborative.com/

L’économie collaborative est-elle solidaire? Youphil. Elodie Vialle. Mai 2014

 Havas Worldwide Trends

  fin

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La résistance prend corps. Selon l'Express, à Bruxelles, les chauffeurs de taxi ont réussi à interdire UberPop, le service low cost d'Uber qui repose sur une forme de covoiturage, dans laquelle les chauffeurs sont des particuliers qui n'ont pas besoin de carte professionnelle.

Anonyme a dit…

La résistance prend corps.

Selon l'Express, les chauffeurs de taxi ont réussi à interdire UberPop, le service low cost d'Uber qui repose sur une forme de covoiturage, dans laquelle les chauffeurs sont des particuliers qui n'ont pas besoin de carte professionnelle.

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