ONG-Entreprises : Le choc des valeurs: Le tourisme doit aussi profiter aux communautés locales

Le tourisme représente 9% du PIB mondial et 1 emploi sur 11 à travers le monde.

Si la France accueille des millions de touristes, cette activité procure également des recettes considérables pour les économies en développement et les économies émergentes.

La Journée mondiale du tourisme (JMT) se tient tous les ans le 27 septembre. Cette année, les célébrations de la JMT se sont donc focalisées sur l’apport du tourisme à l’autonomisation des communautés locales.

Les organisateurs de cet événements veulent attirer l’attention de la communauté internationale sur l’importance du tourisme et sur sa valeur sociale, culturelle, politique et économique. Elle veut notamment mettre en lumière la contribution du secteur du tourisme à la réalisation des Objectifs pour le développement durable (ODD) des Nations Unies.

C’est le Président du Mexique, Enrique Peña Nieto, qui a inauguré la session le 27 septembre dernier à Guadalajara. Etaient présents plusieurs ministres du tourisme étrangers et des représentants du secteur privé du monde entier.

Au Mexique, le tourisme est un moteur de croissance. Il pèse d’ores et déjà plus de 8% du PIB et emploie 7% de la main-d’œuvre nationale.

Pour Peña Nieto,

ce secteur dynamique attire les investisseurs
il favorise le développement local et régional tout en offrant des opportunités de croissance qui s’adressent notamment aux femmes et aux jeunes.
c’est un facteur d’intégration, qui permet de réduire les inégalités et d’aider les communautés à avancer.

Dans son message pour la JMT, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a affirmé :

« La célébration de la Journée mondiale du tourisme de cette année est placée sous le signe de l’aptitude du tourisme à donner aux populations la possibilité d’avoir une autonomie totale. Faire participer les populations locales au développement du tourisme renforce leurs communautés et les rend plus résilientes. Le tourisme aide les populations à se doter de compétences diverses. En tant que secteur de services qui influe sur de nombreux domaines tels que l’agriculture, le bâtiment ou l’artisanat, le tourisme crée des millions d’emplois et de débouchés. Le pouvoir qu’il a d’extirper des personnes de la pauvreté, de favoriser la démarginalisation des femmes et d’aider à protéger l’environnement en a fait un précieux instrument de changement dans les communautés situées aux quatre coins du globe ».

Pour le Secrétaire général de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), Taleb Rifai :

« Il ne peut y avoir de développement touristique réel si celui-ci détériore les valeurs et la culture des communautés d’accueil, ou si les avantages socioéconomiques qu’il génère ne profitent pas aux communautés».

La Ministre du tourisme du Mexique, Claudia Ruiz Massieu Salinas, estime de son côté que parler de tourisme revient à parler d’individus dont nous devons garantir l’inclusion dans la société.

« Les gouvernements passent mais les communautés restent. En termes de durabilité, il est impératif qu’elles participent au processus de décision ».

Voici certains des points forts abordés :

Grâce au tourisme, les communautés peuvent se développer sans perdre leur identité. Les revenus et les opportunités induits par cette activité contribuent au développement local, y inclus dans les zones rurales, ce qui freine d’autant l’exode rural.

Il est essentiel que ces structures sociales complexes que sont les communautés participent et qu’elles deviennent l’un des maillons de la chaîne de l’offre touristique. Elles doivent faire en sorte que cette activité leur profite durablement, tant dans les contrées rurales éloignées que dans les villes.

La participation accroît les capacités de gouvernance locale. Elle permet aussi de libérer des actifs touristiques réels et potentiels comme des ressources naturelles ou des atouts du patrimoine culturel matériel et immatériel. Elle contribue également à protéger ces actifs et à susciter la fierté vis-à-vis de la communauté et la cohésion sociale.

Lorsqu’elles sont traitées comme des partenaires, les communautés peuvent contribuer à mieux canaliser les efforts du secteur privé vers la création d’entreprises touristiques et les investissements nécessaires en infrastructures qui œuvreront aussi en faveur du développement du tourisme.

Les politiques publiques ne peuvent pas s’en tenir à une approche unique. Elles doivent promouvoir le développement communautaire comme pilier du développement général et inviter tous les acteurs du tourisme, y inclus le secteur privé et les propres touristes, à partager cette philosophie.

La tendance du moment: Les enjeux du tourisme... par BFMBUSINESS