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jeudi 11 juin 2015

Western Union apprend aux migrants à épargner


En 2013, selon les estimations conjointes de l'ONU et de l'OCDE, 232 millions de personnes sont considérées comme immigrées dans le monde, soit 3,2 % de la population totale (contre 2,9% en 1990).

En vingt-cinq ans, le nombre d'immigrés aurait cru de 50%.

Près de la moitié des migrants internationaux résident dans 10 pays (source : Info Migration Numéro 63 de février 2014).
  • En 2013, les Etats-Unis en accueillaient 46 millions, c’est-à-dire 20% du total, 
  • suivis de la Fédération de Russie (11 millions, mais il s’agit pour l’essentiel de ressortissants de pays autrefois inclus dans l’Union soviétique), 
  • de l’Allemagne (9,8 millions), 
  • de l’Arabie saoudite (9,1 Mi), 
  • des Emirats arabes unis et du Royaume-Uni (7,8 Mi), 
  • puis de la France (7,5 Mi), du Canada (7,3Mi) 
  • sans oublier l’Australie et l’Espagne (6,5 Mi chacun). 
En proportion, le nombre d'immigrés atteint
  • plus de 70% aux Emirats arabes unis, 
  • et plus de 30% en Arabie Saoudite. 
  • le Japon fait figure d’exception, avec environ 1,5 % d'immigrés (dont plus de la moitié venus de Chine et de Corée). 

Les plus qualifiés migrent davantage 

Les taux d’émigration des plus qualifiés dépassent les taux d’émigration totaux pour la plupart des pays d’origine, reflétant le caractère sélectif de la migration selon Info Migrations. Avec un risque de "fuite des cerveaux".

En 2010, il y avait par exemple autant voire plus de personnes diplômées du supérieur vivant hors de la Barbade, du Burundi, d’Haïti, des Maldives, du Mozambique, du Niger, de la Tanzanie et de la Zambie que dans les pays d’origine.

Western Union et l’éducation financière

Néanmoins, de nombreux migrants n’ont pas suivi une éducation très poussée.

Spécialiste des transferts d’argent et couvrant la planète, Western Union constitue un service essentiel notamment pour les populations, parfois défavorisés, mais souhaitant entretenir leurs familles restées dans leurs pays d’origine.

Le groupe dispose en effet d’un réseau combiné de 500.000 agences réparties dans 200 pays et territoires équipés de plus de 100.000 GAB et bornes.



La firme a mis en place un programme d’éducation financière vis-à-vis des migrants dans plusieurs pays, comme aux Philippines, avec le programme Peso-sense, ou encore aux Emirats Arabes Unis.

Il en ressort notamment que les femmes immigrées y trouvent non seulement des outils pour gérer leur budget, mais un moyen de planifier leur avenir et d’améliorer leurs conditions de vie.

A Dubaï, 99% des participantes du programme Apna Sapna (ce qui signifie Notre Rêve) parviennent à mieux contrôler leurs dépenses et même à épargner.

Une action à impact rapide

Un questionnaire, réalisé avant la formation, donnait ces résultats :
  • 66% des répondantes ne savaient pas comment équilibrer revenus et dépenses, 
  • Peu d’entre elles étaient capables de se constituer une épargne de précaution, et pour celles qui tentaient d’y parvenir, elle se révélait insuffisante en cas de réelle urgence. 
  • Seules 23% des répondantes réussissaient à mettre de côté 10% de leurs salaires. 
Après le coaching ;
  • Le nombre de femmes capables d’économiser 15% de leurs salaires mensuels a quintuplé, 
  • Et, le nombre de celles qui envisagent d’économiser 10% de leurs salaires a augmenté de 50%. 


Aider les familles


La grande majorité des travailleuses immigrées à Dubaï envoie des fonds dans leurs pays d’origine pour de nombreuses raisons (nourrir la famille, éducation des enfants).

Ces fonds sont envoyés le plus souvent à leurs proches:
  • 66% à leurs mères 
  • 23% à leurs pères 
  • 20% à la fratrie 
Elles considèrent que travailler aux Emirats arabes unis constitue une étape essentielle en vue d’une stabilité financière préalable à la prospérité.

Leur passage dans ce pays doit leur permettre de réaliser certains rêves, comme acheter une maison à leur retour dans leur pays d’origine, voire commencer un petit business, une activité où elles auront aussi besoin de jongler avec les chiffres.

Dans les 3 premiers mois ayant suivi son lancement, 7.000 travailleurs ont terminé avec succès la formation, dont 2.200 femmes.


4 migrantes ont donné des détails sur leur cursus et raconté à la presse locale leur expérience.:
http://www.khaleejtimes.com/kt-article-display-1.asp?xfile=data/nationgeneral/2015/March/nationgeneral_March99.xml&section=nationgeneral 



Ce qui est bon pour les migrant(e)s est aussi bon pour Western Union, non seulement en termes d’image, mais aussi de business, puisqu’une partie de leurs économies va générer des transferts de fonds.

Par ailleurs, la Western Union Foundation collabore aussi bien avec de grandes ONG qu’avec de petites organisations locales à but non lucratif et d’œuvres de bienfaisance dans le monde entier, notamment l’UNICEF, Save the Children, Mercy Corps et Pratham.

Pour aller plus loin : 

Janvier 2014 : L’éducation financière, un enjeu mondial 
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2014/01/leducation-financiere-est-devenue-un.html

Novembre 2014 : Les banques américaines savent qu'elles doivent éduquer leurs usagers
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2014/11/les-banques-americaines-savent-quelles.html

Mars 2015 : Pour Thomas Piketty, les citoyens veulent comprendre l’économie
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2015/03/pour-thomas-piketty-les-citoyens.html

OCDE, Décembre 2014 : Comment mettre à profit les compétences des immigrés? http://www.oecd.org/fr/els/mig/debats-politiques-migratoires-3.pdf

The Western Union Company a son siège social à Englewood au Colorado.

Elle capitalise 11 milliards de dollars.

En 2014, The Western Union Company a réalisé 255 millions de transactions inter-consommateurs à l’échelle mondiale, virant 85 Mds entre particuliers et 484M$ à des entreprises.



 Fin

1 commentaire:

Herrick du Halgouët a dit…

pour info :

Selon impactlab.net, l’envoi de fonds à l’étranger par les travailleurs migrants serait un marché plusieurs milliards de dollars.

Western Union domine cette activité avec 583 milliards de dollars de transfert de fonds sur un an. La firme facturerait des frais de transaction à hauteur de 9%.

Facebook veut entrer sur ce marché lucratif et croit qu'il peut être rentable en limitant sa commission à une fraction seulement de ce taux de 9%.

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