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vendredi 4 février 2022

Le podcast des Echos jette un regard critique sur la finance durable

La Story a pour vocation à raconter l’actualité simplement, clairement et intelligemment. Chaque jour, la rédaction des Echos apporte son expertise, son vécu et son décryptage des événements. 

Animé par Michèle Warnet, un épisode du 8 novembre dernier, dont le titre est « la finance verte est-elle un leurre ? » propose un tour de piste sur ce sujet. Il s’agissait aussi d’apporter un éclairage avant la COP 26. 

Ce podcast dure 21 minutes. 

Elle rappelle que la finance verte existe depuis longtemps. 

Selon Morningstar, les actifs gérés de façon durable gérés dans le monde auraient été multipliés par 9 depuis 2010. Mais, on n’arrive toujours pas à savoir si ces fonds thématiques ont un impact réel sur les émissions à effet de serre. Sont-ils verts foncés ou verts clairs ? 

Pour La Story, la réponse n’est pas évidente. 

Il est en effet beaucoup plus facile de mesurer l’impact des actifs non cotés, comme dans le private equity.
   
Entré en vigueur en mars 2021 en Europe, le règlement SFDR entend clarifier la donne en incitant les asset managers à adopter les critères les plus élevés. Il définit notamment deux catégories de produits : 

  • les produits qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales (produits dits « article 8 ») et ; 
  • les produits qui ont pour objectif l’investissement durable (produits dits « article 9 »). 
Mais, la liberté est laissée aux sociétés de gestion d’identifier les produits relevant des articles 8 et 9 du règlement SFDR et d’appliquer les exigences de transparence correspondantes prévues dans le règlement. 

Une certaine hétérogénéité 

Amélie Laurin, de la Rédaction, rappelle que les règles encadrant l’ISR sont assez floues. De ce fait, les régulateurs sont relativement désarmés pour faire au-delà du simple marketing le tri entre les financiers convaincus et les faux nez. Certains gérants n’investiraient pas assez en recherche pour disposer d’une analyse de qualité. 

Les choses pourraient changer car l’asset manager allemand DWS a été accusé de pratiques mensongères. 
  • Il est en effet soupçonné d’avoir exagéré le caractère vert de certains de ses produits ESG. 
  • Des enquêtes de la SEC, du DOJ et de la BAFIN sont en cours. 
  • A l’origine, tout est partie d’une salariée, lanceuse d’alerte, qui a dénoncé selon elle une supercherie. 

Le podcast des Echos se termine sur une note plus positive avec la manière dont le fonds souverain norvégien, la NBIM (Norges Bank Investment Management), gère ses actifs dans une optique volontairement à long terme. 



Quand la TV s’en mêle 

L’Œil du 20 Heures de France2 a lui aussi mis le projecteur le 7 décembre dernier sur le même sujet. 

Les journalistes ont donné la parole à Lucie Pinson de l’ONG Reclaim Finance, qui décrit un système un peu anarchique dans lequel il est difficile de se retrouver.

   

Et la chaine publique revient des remarques de l’Inspection des Finances, qui considérait que le label ISR fournit à l’épargnant une promesse confuse. 

 Avec plusieurs risques : 
  • que l’épargnant soit mal informé, 
  • et que les analystes qui pratiquent l’ISR « dans les règles de l’art » soient finalement jetés comme le bébé avec l’eau du bain. 
Interrogée par le 20 Heures, Michèle Pappalardo, qui vient d’être nommée présidente du comité du Label ISR, un nouveau référentiel plus exigeant est attendu à horizon 2022. 

Les déboires d’Orpéa, groupe bien vu des analystes ISR,  montrent qu’il s’agit d’un sujet de fond et que le processus d’amélioration continue n’est sans doute pas assez rapide. 

Pour aller plus loin :

Les Echos. 15/12/2020 Les sept péchés capitaux de l'investissement responsable https://www.lesechos.fr/finance-marches/gestion-actifs/les-sept-peches-capitaux-de-linvestissement-responsable-1274145 

Les pionniers de l’ISR préféraient l’exclusion 

Bloomberg. 10/12/2021 MSCI, the largest ESG rating company, doesn’t even try to measure the impact of a corporation on the world. It’s all about whether the world might mess with the bottom line. https://www.bloomberg.com/graphics/2021-what-is-esg-investing-msci-ratings-focus-on-corporate-bottom-line/ 

Novembre 2021-Novethic-Les limites des fonds verts. 

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

La société d'investissement DWS va finalement payer 25 millions de dollars pour répondre aux accusations concernant des déclarations erronées sur ses investissements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et des manquements aux politiques conçues pour prévenir le blanchiment d'argent,

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