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vendredi 27 mars 2020

Rainforest Action Network : un concentré de compétences


Voici le quatrième volet d’une série de posts, qui présentent les méthodes déployées par l’ONG Rainforest Action Network (RAN) dans les années 2000 pour faire avancer sa cause. 

RAN cherchait à pousser certaines multinationales à cesser de soutenir directement ou indirectement la déforestation.  

Ce qui surprend le plus de prime abord, par rapport aux victoires qu’elle a remportées, c’est la modestie de ses ressources.

Le budget annuel de RAN avoisinait 3 millions de dollars en 2010. Et, son effectif tournait autour de 40 personnes.

De puissants relais

Mais, c’est sans compter des milliers de volontaires scientifiques, professeurs (plus de 3.000 vers 2010), parents et étudiants. L’ONG faisait aussi appel à une batterie d’experts. Ainsi, les salariés de RAN ne constituaient que la face émergée de l’iceberg.

L’ONG californienne disposait à la même date d’environ 150 sections locales aux Etats-Unis et de partenariats dans 60 pays avec des organisations de défense de l’environnement et des droits de l’homme.

Focus sur certains de ses dirigeants

Voici quelques informations sur certains membres de Rainforest Action Network au tournant des années 2000.

  •  Producteur de films, Randy ou Randall Hayes était le Fondateur et le principal animateur de l’ONG. Il est considéré par le Wall Street Journal comme un « Pitt bull environnemental. Il figurait ainsi dans la liste des personnes remarquables du « Volvo for life Awards Heroes », qui listait sur son site une série de portraits de personnalités dont s’inspirer. Concernant Hayes, Volvo indiquait même que Randy Hayes avait souvent agi « au prix d’un risque personnel élevé». 
  • Michael Brune a travaillé auparavant à la Coastal Rainforest Coalition et chez Greenpeace. Il est diplômé en économie et finance. Il est aujourd’hui Directeur Executif de Sierra Club. Il est l’auteur de Coming Clean -- Breaking America's Addiction to Oil and Coal (Sierra Club Books, 2010) et tient des blogs sur Huffington Post et Daily Kos. 


  • Il existait aussi des programmes de formation destinés aux salariés du secteur associatif, comme le Rockwood Leadership Program, fondé par André Carothers. Créée en 2000, celle école comptait déjà à l’époque plus de 1.700 anciens élèves. Les associations américaines se trouvent également confrontées au besoin de renouveler leurs élites, avec le départ inévitable des baby boomers. André Carothers a aussi été Rédacteur en Chef de « Greenpeace magazine » de 1986 à 1991. Il travaille actuellement depuis 5 ans dans une firme de levée de fonds, située à Berkeley. 
  • Allan Hunt-Badiner a participé à CorpWatch et à l’Institute for Global Communications. Il a écrit plusieurs livres, dont « The Buddha and the terrorism », sur le thème de la non-violence. • Austin Willacy est un chanteur renommé. Il a été actif chez Freight & Salvage. Il est aussi intervenu comme bénévole chez Bread & Roses, une association humanitaire dans le domaine culturel. Il participe à YES ! un réseau international de « changemakers ». 
  • Faisant parti du board, James D. Gollin avait travaillé auparavant chez Nomura Securities et Morgan Stanley à Tokyo, Londres et New York. Il a fait des études approfondies, notamment à Princeton, au Japon, en Italie et à Paris. Il a aussi épaulé des entrepreneurs au sein de Social Venture Network, une entité sans but lucratif. Ce polyglotte a participé à la Drug Policy Alliance (DPA), une ONG financée par George Soros. 
 Deux femmes, ayant mené des campagnes électorales à haut niveau, complétaient cette équipe :

  • De 1973 à 1982, Jodie Evans a travaillé pour Jerry Brown. Elle a participé à sa campagne présidentielle à partir de 1991. Ce dernier se présentait alors contre le Président George H.W. Bush. Elle a révolutionné la campagne en lançant des levées de fond limité à 100$ par donateur et en conseillant au candidat, qui n’avait pas les moyens de s’offrir la télé, d’utiliser des médias alternatifs. Co fondatrice de Code Pink (women in peace), elle s’est opposée à la guerre en Irak (« dontbuybushswar.org »). 
  • Martha DiSario a participé à la communication de l’Administration Clinton ainsi que de celle du sénateur John Glenn. De 1995 à 2004, elle a été à la tête de Pacific Communications, une firme de RP à San Francisco. Elle a aussi géré la communication du consortium Intelsat. Elle travaille aujourd’hui dans les EnR. 
On le voit, tous ces responsables cumulaient des compétences variées et complémentaires, dans l’audiovisuel, la communication politique, l’animation de réseaux ou la finance.

Et, ils disposaient de multiples contacts, qui dépassaient largement le seul champ de l’environnement, en Californie et à l’international, et également dans le monde des affaires.

Pour aller plus loin:

Trois des acteurs de l’époque figurent encore au Conseil d’administration de l’association, Jodie Evans, James D. Gollin et André Carothers.
L’actuel bord of directors:
https://www.ran.org/board_of_directors/ 

1er post de la série : Rainforest Action Network : tout le génie d’un acteur faible, cliquez ici

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