Le troisième rendez-vous LIMITE de la Social Media Week, co-organisé avec Gullibear, s’intéressait le 16 février dernier à l’impact des réseaux sociaux sur le modèle et l’action des associations, ONG et fondations. Avec un focus notamment sur la Croix Rouge, la Chaîne de l’Espoir et la Fondation Abbé Pierre, qui a obtenu une audience record ces derniers mois grâce aux réseaux sociaux.
Inconnue du grand public, la Conférence Permanente des Coordinations Associatives (CPCA) a aussi apporté son témoignage sur la modernisation de sa stratégie de communication, profitant de l’invitation des organisateurs pour annoncer le lancement d’une initiative d’envergure.
La CPCA est née en 1992, d’une volonté des présidents de coordinations, pour promouvoir la liberté d’association et la vie associative. Elle se revendique aujourd’hui comme «la voix du mouvement associatif », une belle signature. Elle vise à obtenir une reconnaissance pleine et entière des valeurs et intérêts de celui-ci dans la société française. Elle constitue un interlocuteur privilégié pour dialoguer avec les pouvoirs publics sur des éléments essentiels constitutifs des associations, pour défendre la question des financements associatifs et promouvoir le bénévolat. La CPCA est un lieu d’échanges et de ressources.
Son action est légitime, dans la mesure où la CPCA regroupe 16 coordinations nationales, représentant près de 700 fédérations soit plus de 600.000 associations en France. Elle forme un creuset représentatif de la société aujourd’hui, avec des membres d’origines diverses: éducation populaire, action culturelle, mouvement sportif, développement rural, solidarité internationale, droits des femmes, action sanitaire et sociale, vie étudiante, lutte contre les discriminations, défense des consommateurs, droits de l’homme, etc.
Pour Jonathan Debauve, chargé de communication à la CPCA, son organisation faisait face à un double défi: se faire entendre de l’ensemble des associations en tant que mandataire du secteur, en traitant souvent des sujets très techniques, tout en s’adressant au grand public et à des millions de bénévoles.
- Vis-à-vis de cette population, la Conférence Permanente des Coordinations Associatives est pénalisée par son nom, qui ne saurait être une marque.
- Par ailleurs, vis-à-vis de ses adhérents, la CPCA est parfois inaudible, car ses membres ne sont souvent reliés à elle qu’indirectement par le biais d’une cascade de fédérations et d’organismes, qui freine les transmissions.
- sans changement d'une part, comme institution faitière en direction des fédérations associatives et responsables associatifs.
- D’autre part, sous une autre casquette, en direction du grand public, via «depuis1901.fr». Cette étiquette, qui n’est pas sans rappeler de nombreuses marques commerciales qui se basent sur leur ancienneté pour justifier leur autorité et leur légitimité, a vocation à donner un coup de projecteur sur le monde associatif en forçant les hommes politiques à sortir du bois. Ces derniers sont invités à s’exprimer clairement sur la question des associations, dans le cadre propice des échéances électorales.
Quant à l’utilisation initiale des réseaux sociaux à la CPCA, elle a été assez sommaire (similaire à un flux RSS). En effet, selon Jonathan Debauve, il fallait convaincre avant tout en interne de leur utilité (augmentation de la base d’abonnés, du nombre de visites, etc.) avant d’aller plus loin. Une démarche pas à pas au sein d’une institution où se côtoient plusieurs générations.
Et, dans les faits, sans être une marque ombrelle, depuis1901.fr a permis de générer une hausse du trafic sur le site de la CPCA, ce qui constitue d’ores et déjà un bon départ.
Pour aller plus loin :
Ne souhaitant pas être marginalisée, et en concurrence avec d’autres associations plus populaires, mais aussi avec toutes les parties prenantes qui interpellent les candidats (syndicats, chasseurs, médecins, représentants religieux, etc.), la CPCA avait en effet intérêt à dépoussiérer sa communication et moderniser ses outils d’influence pour remplir ses missions et que le monde associatif ne reste pas invisible.
Voici l'appel de la CPCA en 12 propositions :
Soutenir l’engagement, moteur de développement de la vie associative
Sans bénévoles, point d’associations. L’engagement citoyen est au cœur de la démocratie et de la vie associative. Il doit être soutenu, facilité et valorisé pour une société des initiatives.
Engager une politique volontariste de sensibilisation à l’engagement bénévole et volontaire
Faciliter l’engagement des 16 millions de bénévoles
Se doter d’un véritable outil de développement de la vie associative
Promouvoir un statut du volontariat
Soutenir la gestion et le développement associatifs
Dans tous les territoires, les associations mènent des actions pour davantage de solidarité.
Cette utilité sociale doit être accompagnée par la sécurisation économique des projets associatifs.
Consolider les modèles économiques associatifs
Sécuriser les relations contractuelles associations / pouvoirs publics
Favoriser des emplois de qualité dans le secteur non-marchand
Développer une politique publique de l’accompagnement associatif globale et cohérente
Favoriser un dialogue transparent et régulier entre la puissance publique et le mouvement associatif
Les associations portent les aspirations de millions de citoyennes et de citoyens. Dans une démocratie rénovée, elles seront associées aux choix publics engageant l’avenir de notre pays.
Institutionnaliser le dialogue civil
Reconnaître la vie associative organisée comme corps intermédiaire
Faciliter l’interlocution entre associations et pouvoirs publics
Développer la connaissance et l’expertise du mouvement associatif.
Ce manifeste donnera lieu demain à un grand colloque. Samedi 10 mars 2012 à partir de 13h00, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), François Hollande (PS, PRG), François Bayrou (MoDem), Eva Joly (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (FG) pourront à tour de rôle réagir pendant une vingtaine de minutes à leurs propositions et développer leur vision du dialogue entre les pouvoirs publics et les associations, de la valorisation de l’engagement bénévole et du financement des associations. Une table-ronde conclura cet événement.
Adresses nécessaires pour en savoir plus sur cet évènement
http://cpca.asso.fr/actualite/evenements/les-associations-face-aux-candidats-a-lelection-presidentielle
http://associations.depuis1901.fr/actu/evenements/les-candidats-face-aux-associations/
Sans compte le soutien de plusieurs médias, comme La Croix, la campagne sera relayée sur les réseaux sociaux :
Facebook - http://www.facebook.com/depuis1901
Twitter - http://twitter.com/depuis1901
DailyMotion - http://www.dailymotion.com/depuis1901
Pour se faire une première idée des débats à venir, voici trois vidéos de différentes couleurs politiques parmi celles mises en ligne sur le site depuis1901.fr
[Interview] Valérie Rosso-Debord, députée UMP par depuis1901
[Interview] Dominique Voynet, porte-parole d'Eva... par depuis1901
[Interview] Thierry Jeantet, conseiller ESS de... par depuis1901
Sur les mêmes sujets :
Le succès de la Fondation Abbé Pierre sur les réseaux sociaux. 9 février 2012.
http://ong-entreprise.blogspot.com/2012/02/la-fondation-abbe-pierre-mobilise-les_09.html
Le billet d’une blogueuse Nathalie Perrotin sur la conférence Networked Nonprofit à lire ici
Libération ; Présidentielle : à vos pactes, prêts... signez ! 20 février 2012.
La société civile se met en mouvement pour imposer ses propositions dans le débat présidentiel. A côté des classiques appels, manifestes et pétitions, les «pactes» se multiplient en 2012.
http://www.liberation.fr/politiques/01012390657-presidentielle-a-vos-pactes-prets-signez
Youphil. La RSE entre (doucement) dans le débat présidentiel. 27.01.2012
Pour Patrick d'Humières, président de l'Institut RSE management, la question de la "notation sociale" ouvre un débat de fond sur la responsabilité sociale des entreprises.
http://www.youphil.com/fr/article/04836-rse-debat-presidentiel?ypcli=ano
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