Ils souhaitent que le versement des rémunérations variables aux cadres dirigeants soient soumis à des objectifs environnementaux.
Dans les faits, ce n’est pas si simple.
La rémunération variable a longtemps été cantonnée à la force de vente. Pour que les efforts des salariés en matière de développement durable soient récompensés, il faut que l’entreprise ait mis en amont une politique de durabilité et qu’elle soit clairement affichée par les dirigeants. Et, les salariés doivent avoir été sensibilisés aux défis sociaux et environnementaux auxquels l’entreprise est confrontée.
Dans ce contexte, la rémunération variable devient un outil pour accélérer la transition RSE et mieux infuser les valeurs.
A mon initiative 20 grands patrons européens demandent à la commission européenne de rendre obligatoire le verdissement du bonus des dirigeants des grandes entreprises. Résultat de cette bataille clé pour le #EUGreenDeal ds les jours qui viennent. https://t.co/Znpu3QaZqZ
— Pascal Canfin (@pcanfin) January 26, 2022
Dans le rapport Rocher, qui a été publié en octobre dernier, il est conseillé de conditionner une fraction de la rémunération variable (cible minimale de 20 %) des salariés et dirigeants d’entreprise à des critères extra-financiers cohérents avec la raison d’être qui a été définie.
- Les critères extra-financiers doivent être objectifs.
- Les sociétés doivent privilégier des critères quantitatifs.
- Ces objectifs concernent des incentives court terme de type bonus annuel (typiquement santé/sécurité) et long terme type « long term incentive » ( ex : réduction des émissions CO2).
Selon les spécialistes des rémunérations, il faut aussi tenir compte du potentiel de chaque salarié et que tous les salariés aient la même chance d’atteindre leurs objectifs.
Dans un rapport dédié aux rémunérations de 2017, l’ORSE invitait également à consulter les représentants du personnel, notamment en cas d’introduction de critères RSE dans les accords d’intéressement.
Une pratique qui se diffuse
Selon le panel de la gouvernance édité par EY et Labrador fin septembre 2021, 43 % des entreprises des 100 entreprises sélectionnées du SBF120 ont d’ores et déjà mis en place un système de rémunération variable incitatif basé sur des objectifs pour plusieurs cadres dirigeants (au-delà du Comex).
Les actions retenues les plus fréquentes sont :
- L’accidentologie,
- Des critères environnementaux,
- La promotion de la diversité avec notamment la féminisation des équipes.
- Un audit est effectué chaque année par un cabinet spécialisé pour s’assurer de la fiabilité de l’évaluation.
- Les résultats sont ensuite présentés en Comité des rémunérations du Conseil d’administration
- Ce qui détermine le versement d’un tiers des différés de rémunération variable des cadres dirigeants de Crédit Agricole S.A.
- Le choix d’un mauvais indicateur par une banque, qui cherche par exemple à réduire ses émissions de gaz à effet de serre la détourne de l’essentiel, à savoir éviter que ses financements se tournent vers des activités polluantes, comme le charbon, une pratique qui a un impact négatif encore plus significatif.
- De même, faire entrer une personne issue de la diversité au Comex peut faire oublier de favoriser l’inclusion dans le reste de l’entreprise.
- Et, un patron n’a pas forcément besoin d’un incentive pour mener des missions ESG, qui sont par ailleurs exigées par le régulateur, les investisseurs et les agences de notation extra-financière.
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