De nombreuses filières économiques vont disparaître en raison de la transition environnementale. Elles ont le choix entre opter pour un repli ordonné ou prendre le risque de faire faillite à moyen terme.
Certaines activités sont condamnées, soit en raison de causes physiques (raréfaction de l’eau), soit en raison de la transition écologique, conduisant à de nouveaux usages (moteurs électriques/ moteurs thermiques).
Outre une incertitude sur l’emploi, ces mutations font peser un risque de perte de recettes fiscales pour les Etats et de richesses pour les actionnaires.
Limiter le réchauffement à 2°C ou 1,5°C va en effet dévaloriser des actifs liés aux énergies fossiles, notamment les infrastructures et les réserves non utilisées. Comme l’arrêt de puits de pétrole.
Les risques financiers en question commencent à être mesurés :
- L’ACPR estimait le risque de transition dans le portefeuille des assureurs français à 250 milliards d’euros fin 2017, soit 10 % de leur portefeuille total.
- Fin 2020, les provisions pour démantèlement s’élevaient à 28 milliards d’euros pour EDF, 15 milliards de dollars pour TotalEnergies et près de 8 milliards d’euros pour Engie.
- Le pacte vert pour l’Europe, adopté en 2019, prévoyait la création d’un fonds pour une transition juste devant permettre d’allouer des montants importants aux régions dépendant d’industries polluantes pour favoriser leur mutation.
- En février 2020, le Gouvernement français a annoncé un plan « Montagne » pour aider les stations à s’adapter au réchauffement climatique. Ces démarches demandent une prise de recul et un dialogue entre de nombreuses parties prenantes sur toute la chaine de valeur. Se réinventer durablement Dans ce contexte, les entreprises doivent bien sûr effectuer un travail de veille pour s’adapter aux nouvelles normes. Mais, la planification de la sortie de certains métiers va au-delà et concerne toute l’entreprise, du board, en passant par la Direction financière et les RH. Pour assurer sa survie et répondre aux exigences du nouvel environnement, l’entreprise peut suivre plusieurs pistes : •
- proposer des produits plus durables issus de la R&D.
- repenser son offre (rénover plutôt que construire). • se diversifier, comme la Compagnie des Alpes dans les centres de loisir.
- recruter de nouvelles compétences.
L’idée est de mobiliser tant qu’il est encore temps les cash-flow des activités qui vont fermer à moyen terme pour financer l’adaptation. A l’opposé, la vente des activités non désirables à des tiers ne résout pas la question de leurs externalités négatives, qui perdurent.
De nouvelles méthodes
Le groupe chimiste belge Solvay a mis au point un outil, le Sustainable Portfolio Management (SPM), qui lui permet de passer au tamis tous les produits qu’elle a en portefeuille.
Ce SPM mesure en particulier :
- L’empreinte environnementale liée à la production de ses produits, •
- Les risques et les opportunités qui y sont associés,
- La pertinence d’éventuelles acquisitions sur les mêmes critères.
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