lundi 15 janvier 2024

L’inflation vient rogner les velléités environnementales des salariés


Un sondage de l’IFOP pour l’Opinion et Zurich Insurance Group a été publié en décembre 2023. Il portait sur ce que pensent les salariés de la transformation écologique de l’entreprise. Il en ressort par rapport à la première vague de 2022 que les questions de pouvoir d’achat redeviennent prioritaires par rapport aux vœux qui consisteraient de sauver la planète. 

Face à l’inflation, 57% des sondés expriment le souhait que la France accorde une importance accrue au pouvoir d'achat et au partage de la valeur, une augmentation de 5 points par rapport à l'année précédente. 

Bien que les enjeux environnementaux demeurent importants, ils semblent perdre de leur prééminence face aux préoccupations liées à la stabilité financière. 

  •  Le bien-être au travail reste la principale préoccupation des salariés du secteur privé (65%), 
  • La rentabilité de l'activité prend la deuxième place avec 53%, marquant une augmentation de 5 points par rapport à 2022. 
  • Le partage de la valeur occupe la troisième position (32%), 
  • tandis que la réduction de l'impact environnemental quitte le podium, citée par 29% des personnes interrogées, contre 33% en novembre 2022. 

La préservation du pouvoir d’achat est plébiscitée par 57% des sondés, l’autre alternative, un pays cherchant à préserver les ressources recueillant 43% des réponses (48% en 2022). 

75% des répondants refuseraient une nouvelle charge sur leur salaire pour financer la transition écologique. Le mécénat n’est pas non plus vu comme prioritaire. 

Comme en 2022, la nécessité de transformer les entreprises est toujours reconnue par 39% des salariés. Cependant, un certain scepticisme émerge avec 30% exprimant une méfiance croissante envers ces discours, une augmentation de 6 points. La notion de transformation est toutefois majoritairement associée à des termes positifs pour 65% des sondés (69% en 2022). 

Les salariés français restent engagés dans l'accompagnement de la transformation de leur entreprise, avec 96% prêts à participer à au moins une action proposée, et 82% à au moins trois. Ils attendent également des actions concrètes de leur entreprise, notamment 

  • qu’elle réduise son empreinte carbone (41%, -4pts vs 2022) 
  • et qu’elle les implique davantage dans son fonctionnement (36%, +2pts). 
  • Cependant, la préoccupation environnementale recule : l’adhésion au principe pollueur-payeur passe de 88% en 2021 à 65% en 2023. Cette question recueille davantage de réponses positives chez les sympathisants de gauche et au sein de la majorité présidentielle. Et 55% chez les sympathisants Reconquête et RN 

Dans le contexte de la transition écologique, 

  • les salariés estiment toujours que les dirigeants d'entreprise (56%, -2pts) sont les mieux placés pour conduire la transformation. 
  • Cependant, on observe une résurgence de l'importance accordée à l'État, avec 46% des salariés estimant qu'il doit jouer un rôle prioritaire dans la transformation des entreprises pour une transition écologique, soit un bond de 13 points par rapport à 2022.
Plus ennuyeux, 
  • 76% des salariés du privé estiment qu'il existe un écart entre le discours affiché par leur employeur et les actions effectivement mises en place, avec 32% considérant cet écart comme important. 
  • Cela concerne notamment 34% des 35 ans et plus et 37% des cadres. 
  • Pour 60% de ceux qui perçoivent cet écart, cela pose un problème, soulignant l'importance de garantir un engagement concret au moins aussi important que celui des employés. Chez les sympathisants majorité présidentielle, ce ne sont que 47% qui le pensent. 
Pour aller plus loin :
 
L'analyse de l'Opinion

 
Les données brutes :

 
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