Président du conseil d'administration d’Humblot-Grant Alexander, François Humblot a plus de 30 ans d’expérience dans le conseil aux entreprises : recrutement de dirigeants, mise en œuvre de stratégies de changement au niveau des Comités de direction, coaching de dirigeants, et mise en place d’outils de gestion de ressources humaines. Il s’est spécialisé dans le recrutement de dirigeants dans le secteur associatif. Son cabinet compte 40 collaborateurs.
Depuis quand offrez-vous vos prestations au secteur non lucratif ?
FH : Il y a encore vingt ans, il n’était pas demandé aux chasseurs de tête de trouver des talents pour les ONG et les Fondations. Les associations faisaient largement appel à des bénévoles et des retraités. Nous n’intervenions que ponctuellement. Les choses ont changé. On se rend pas toujours compte à quel point les ONG se sont professionnalisées. Nombre d’entre elles ont besoin de se muscler. C’est pourquoi elles n’hésitent plus à faire appel à des compétences extérieures comme celles des chasseurs de tête.
Quels sont les profils désireux de travailler dans une association ?
FH : Je distingue deux types de candidat. Ceux qui ont entre 40 et 60 ans, qui postulent à des postes de direction générale dans le secteur associatif, proviennent très souvent du privé. Ils souhaitent s’engager pour des raisons personnelles. Chez les plus jeunes, entre 25 et 35 ans, nombreux candidats commencent directement leur carrière dans le secteur non lucratif. Ils s’appuient souvent sur des cursus dédiés, comme celui de Bioforce à Lyon, qui est soutenu par la Fondation Mérieux. Ses diplômés bénéficient du réseau d’anciens élèves et l’école reçoit des offres d’emplois.
De plus, les recruteurs ont changé d’opinion sur l’engagement de jeunes diplômés, qui partent un an faire du bénévolat à l’étranger ou qui réalisent un break en cours de carrière. Ce type d’engagement associatif est désormais valorisé. Leurs aspirations rejoignent d’ailleurs certaines initiatives prises en interne dans la cadre d’une politique de développement durable.
Les recrutements haut de gamme reflètent une professionnalisation des permanents et un changement de niveau chez les élus. La prise de conscience de la nécessité d’une meilleure efficacité a ouvert les portes aux salariés du privé. Il existe un militantisme des chefs d’entreprises actifs ou à la retraite. Ces derniers ont en effet identifié le secteur associatif comme un effet de levier plus fort pour changer la société que la politique, car l’Etat ne peut pas tout faire. Quand une association est performante, elle peut d’ailleurs se développer rapidement, car tout le monde vient à elle, comme la Fondation Caisse d’Epargne(FCE) pour la Solidarité dans la gestion des maisons de retraite ou encore certaines associations dans l’aide à l’enfance, qui se voient soutenir par l’Etat, par les conseils généraux et la DDASS.
Quelles sont les tendances de recrutement de dirigeants dans le secteur non lucratif ?
FH : Le secteur associatif n’échappe pas à la crise. Il se montre en particulier plus prudent dans sa politique d’embauche, en raison notamment d’une baisse des dons et legs. Les démissions sont aussi moins nombreuses.
Concernant la rémunération, il n’y a pas de règle. Il y a 10 ans, j’ai poussé la candidature d’un ancien d’IBM, ayant 15 ans d’ancienneté, et qui a pris la direction d’une association caritative. Il a accepté une baisse de rémunération ainsi qu’une progression moins rapide de son salaire une fois en poste. Il finira sans doute sa carrière avec un salaire inférieur de 50% à ce qu’il aurait gagné en faisant carrière dans la multinationale américaine, mais sa mission rejoint ses convictions personnelles. La Fondation d’Auteuil a la réputation d’affecter à poste comparable une décote de 20% par rapport aux revenus du secteur privé. Ailleurs, dans les organisations professionnelles (syndicats, fédération, organisations paritaires…), les salaires sont identiques au monde des affaires.
Le circuit de décision est-il le même que dans une entreprise ?
FH : L’embauche d’un nouveau dirigeant par une association relève d’un processus plus complexe qu’en entreprise, car la prise de décision implique davantage de monde. Un président d’association a relativement moins de pouvoir qu’un patron de PME. Le recrutement y est plus long et plus politique. Un consensus doit émerger entre le Président de l’association et son conseil d’administration. Bien que les associations ne cherchent pas à faire de profit, elles connaissent elles aussi parfois des luttes de pouvoir et des conflits internes.
Bio
Président du conseil d'administration d’Humblot-Grant Alexander, François Humblot a plus de 30 ans d’expérience dans le conseil aux entreprises : recrutement de dirigeants, mise en œuvre de stratégies de changement au niveau des Comités de direction, coaching de dirigeants, et mise en place d’outils de gestion de ressources humaines.
Au cours de sa carrière, il a pratiqué la recherche de dirigeants et de spécialistes par approche directe dans pratiquement tous les secteurs de l’économie. Il a été fondateur et Président du Syndicat du Conseil en Recrutement/Syntec (1996 à 2000) et c’est sous son mandat qu’est née la norme qualité AFAQ/AFNOR Conseil en Recrutement.
Il a également participé aux travaux de la Commission du MEDEF «Nouvelles Générations» sur les questions relatives à la jeunesse. Il a ainsi animé le groupe de travail : «Recruter dans les Viviers Méconnus, une chance pour l'entreprise», qui promeut notamment le recrutement de jeunes universitaires et la formation en alternance.
Depuis quand offrez-vous vos prestations au secteur non lucratif ?
FH : Il y a encore vingt ans, il n’était pas demandé aux chasseurs de tête de trouver des talents pour les ONG et les Fondations. Les associations faisaient largement appel à des bénévoles et des retraités. Nous n’intervenions que ponctuellement. Les choses ont changé. On se rend pas toujours compte à quel point les ONG se sont professionnalisées. Nombre d’entre elles ont besoin de se muscler. C’est pourquoi elles n’hésitent plus à faire appel à des compétences extérieures comme celles des chasseurs de tête.
Quels sont les profils désireux de travailler dans une association ?
FH : Je distingue deux types de candidat. Ceux qui ont entre 40 et 60 ans, qui postulent à des postes de direction générale dans le secteur associatif, proviennent très souvent du privé. Ils souhaitent s’engager pour des raisons personnelles. Chez les plus jeunes, entre 25 et 35 ans, nombreux candidats commencent directement leur carrière dans le secteur non lucratif. Ils s’appuient souvent sur des cursus dédiés, comme celui de Bioforce à Lyon, qui est soutenu par la Fondation Mérieux. Ses diplômés bénéficient du réseau d’anciens élèves et l’école reçoit des offres d’emplois.
De plus, les recruteurs ont changé d’opinion sur l’engagement de jeunes diplômés, qui partent un an faire du bénévolat à l’étranger ou qui réalisent un break en cours de carrière. Ce type d’engagement associatif est désormais valorisé. Leurs aspirations rejoignent d’ailleurs certaines initiatives prises en interne dans la cadre d’une politique de développement durable.
Les recrutements haut de gamme reflètent une professionnalisation des permanents et un changement de niveau chez les élus. La prise de conscience de la nécessité d’une meilleure efficacité a ouvert les portes aux salariés du privé. Il existe un militantisme des chefs d’entreprises actifs ou à la retraite. Ces derniers ont en effet identifié le secteur associatif comme un effet de levier plus fort pour changer la société que la politique, car l’Etat ne peut pas tout faire. Quand une association est performante, elle peut d’ailleurs se développer rapidement, car tout le monde vient à elle, comme la Fondation Caisse d’Epargne(FCE) pour la Solidarité dans la gestion des maisons de retraite ou encore certaines associations dans l’aide à l’enfance, qui se voient soutenir par l’Etat, par les conseils généraux et la DDASS.
Quelles sont les tendances de recrutement de dirigeants dans le secteur non lucratif ?
FH : Le secteur associatif n’échappe pas à la crise. Il se montre en particulier plus prudent dans sa politique d’embauche, en raison notamment d’une baisse des dons et legs. Les démissions sont aussi moins nombreuses.
Concernant la rémunération, il n’y a pas de règle. Il y a 10 ans, j’ai poussé la candidature d’un ancien d’IBM, ayant 15 ans d’ancienneté, et qui a pris la direction d’une association caritative. Il a accepté une baisse de rémunération ainsi qu’une progression moins rapide de son salaire une fois en poste. Il finira sans doute sa carrière avec un salaire inférieur de 50% à ce qu’il aurait gagné en faisant carrière dans la multinationale américaine, mais sa mission rejoint ses convictions personnelles. La Fondation d’Auteuil a la réputation d’affecter à poste comparable une décote de 20% par rapport aux revenus du secteur privé. Ailleurs, dans les organisations professionnelles (syndicats, fédération, organisations paritaires…), les salaires sont identiques au monde des affaires.
Le circuit de décision est-il le même que dans une entreprise ?
FH : L’embauche d’un nouveau dirigeant par une association relève d’un processus plus complexe qu’en entreprise, car la prise de décision implique davantage de monde. Un président d’association a relativement moins de pouvoir qu’un patron de PME. Le recrutement y est plus long et plus politique. Un consensus doit émerger entre le Président de l’association et son conseil d’administration. Bien que les associations ne cherchent pas à faire de profit, elles connaissent elles aussi parfois des luttes de pouvoir et des conflits internes.
Bio
Président du conseil d'administration d’Humblot-Grant Alexander, François Humblot a plus de 30 ans d’expérience dans le conseil aux entreprises : recrutement de dirigeants, mise en œuvre de stratégies de changement au niveau des Comités de direction, coaching de dirigeants, et mise en place d’outils de gestion de ressources humaines.
Au cours de sa carrière, il a pratiqué la recherche de dirigeants et de spécialistes par approche directe dans pratiquement tous les secteurs de l’économie. Il a été fondateur et Président du Syndicat du Conseil en Recrutement/Syntec (1996 à 2000) et c’est sous son mandat qu’est née la norme qualité AFAQ/AFNOR Conseil en Recrutement.
Il a également participé aux travaux de la Commission du MEDEF «Nouvelles Générations» sur les questions relatives à la jeunesse. Il a ainsi animé le groupe de travail : «Recruter dans les Viviers Méconnus, une chance pour l'entreprise», qui promeut notamment le recrutement de jeunes universitaires et la formation en alternance.
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