jeudi 17 mars 2011

L’Adie et Pole Emploi accompagnent les demandeurs d’emploi tentés par la création d’entreprise

















L’Adie est né de la rencontre de Maria Nowak (à gauche sur la photo) avec le professeur Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006, lorsqu’elle dirigeait le service des études de l’Agence française de développement (AFD). 
Elle y a puisé l’idée de répliquer le modèle en l’adaptant à un pays aussi complexe (notamment sur le plan administratif) et aussi différent que la France et où personne ne croyait à l’essor de la microfinance, même pas les ONG. En s’inspirant des méthodes mises en œuvre au Bangladesh au sein de la Grameen Bank, l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) a vu le jour en 1989.

Depuis le 16 mars 2011, c'est Catherine Barbaroux (à droite sur la photo)qui assurera désormais la présidence de l'Adie, à qui je souhaite tous mes vœux de succès. Maria Nowak reste impliquée dans l’association et prend le titre de Présidente Fondatrice. Cette transition s'opère à un moment où la microfinance est vivement critiquée dans le monde et où le professeur Yunus est traîné à tort dans la boue.

Depuis sa création, l’Adie a financé près de 94.000 microcrédits, a participé à la création de plus de 72.000 entreprises générant 93.500 emplois. Cette association a également fait du lobbying pour obtenir des modifications législatives afin de favoriser à la fois l’exercice de la microfinance, qui est différente d’une activité bancaire classique, et la vie des porteurs de projets. Ces derniers sont des personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique.
Avec 130 antennes et 190 permanences, l’Adie couvre tout le territoire français et s’est également implantée récemment en Belgique. Plus de 450 salariés sont à l’écoute des créateurs d’entreprises, aidés par plus de 1.700 bénévoles disposant de compétences variées (gestion, appui administratif, développement commercial, marketing, insertion bancaire, etc...). En 2009, le budget de l’Adie s’est élevé à 26 millions d’euros, composé principalement de subventions (notamment l’Europe et les régions) et de mécénat d’entreprise (13% du total). Fin 2009, l’encours de microcrédits provenait à 85% d’emprunts négociés auprès d’établissements financiers (notamment les Banques Populaires, BNP Paribas et le Crédit Coopératif), à 9% des fonds propres et fonds de crédits, à 5% de l’épargne salariale et à 1% des décaissements directs des banques.

Ci-après : Interview de Maria Nowak, présidente de l'Adie portant sur le Micro-crédit, sur son engagement à la tête de l'Adie mais aussi sur son absence de la scène politique, son avis sur le statut d'auto-entrepreneur. Sur Vimeo.
Interview de Maria Nowak, Présidente de l'Adie from Mathieu Proust on Vimeo.

Du fait de la crise économique et du manque de fonds propres destinés aux créateurs d’entreprise, du notamment à la disparition d’un dispositif public approprié, l'association de microfinance a connu en 2010 la première baisse d'activité́ de son histoire. Toutefois, les résultats de sa dernière étude d'impact démontrent la nécessité de ce genre de soutien innovant. En comparaison de la période 2004/2006, le nombre de microcrédits délivrés par l'Addie a en effet doublé. Malgré́ le marasme économique, la pérennité des entreprises qu’elle a financée s'accroit (68% à 2 ans, 59% à 3 ans, des valeurs comparables à celles des entreprises individuelles), et le nombre d'emplois créées augmente substantiellement : 1,38 vs 1,20 en 2007. De plus, 90% des micro-entrepreneurs, qu'ils soient encore en activité́ ou non, jugent cette expérience bénéfique, et la confiance qu'ils accordent à l'Adie atteint 96%. Et, contrairement aux idées reçues, les créateurs issus du chômage et des minima sociaux, avec un faible niveau de formation (26% des clients de l’Adie n’ont aucun diplôme, 7% sont illettrés) réussissent aussi bien que les autres, pour peu qu’ils bénéficient d’un soutien adapté.

Mais, pour réussir, l’Adie a besoin de partenaires, notamment des établissements financiers, voire des assureurs. L’association travaille également depuis 10 en bonne intelligence avec Pole Emploi. Ils ont en effet uni leurs compétences pour aider les demandeurs d’emploi dans leur projet de création d’entreprise, sous plusieurs formes : accès au microcrédit professionnel pour favoriser la création d’entreprise, soutien des jeunes grâce au programme Créa Jeunes (depuis 4 ans pour les quartiers difficiles) et le "microcrédit personnel pour l'emploi", afin de favoriser la mobilité.

Pôle emploi ouvre actuellement ses agences à l’Adie. A l’occasion d’une campagne que mène l’Adie pour mieux faire connaître son offre aux porteurs de projet d’entreprises, Pôle emploi lui ouvre ses agences. Du 14 au 18 mars, les conseillers de l’Adie seront présents dans plus de 100 agences Pôle emploi à travers toute la France, et se tiendront à la disposition des demandeurs d’emploi tentés par la création d’entreprise. Ils leur apporteront leur expertise sur des points aussi fondamentaux que le financement, le choix d’un statut ou encore le développement commercial.

Dans un accompagnement spécifique, Pôle emploi est notamment en mesure de proposer au créateur ou au repreneur d’entreprise de participer à des ateliers, de rencontrer des conseillers, de se renseigner sur les aides financières, etc. demander un accompagnement…).

En 2010, l’Adie a délivré plus de 12 000 prêts. Pour Maria Nowak « L’entrepreneuriat populaire qui se définit par le croisement d’un public de chômeurs créateurs d’entreprise et de projets dont le plan de financement est inférieur à 8 000 euros a représenté la même année, 145 000 créations. C’est dire que le gisement potentiel d’emplois par la création d’entreprise est très important. La création d’entreprise devient désormais l’une des voies majeures vers l’emploi. Nous sommes heureux que Pôle Emploi ouvre ses portes à l’Adie pour mieux faire connaître cette voie d’insertion aux demandeurs d’emploi ».

Pour compléter ce dispositif, l’Adie propose également le « microcrédit personnel pour l’emploi » visant à retrouver une activité. Après deux ans d’expérimentation, l’association a décidé de le développer avec l’appui de Pôle emploi. Ce microcrédit s’adresse à ceux qui n’ont pas accès aux crédits bancaires et qui, pour retrouver ou se maintenir dans un emploi salarié, ont besoin de financer un permis de conduire, une formation, un déménagement, ou encore l’acquisition ou la réparation d’un véhicule.

Pour en savoir plus :

Quelques liens utiles :
Un site dédié à la création et au financement d’entreprise : www.adieconnect.fr

A propos de Pôle emploi :
En 2009, près de 92.000 ateliers « créations d’entreprise » ont été suivis par des demandeurs d’emploi et plus de 34.000 porteurs de projet ont bénéficié d’une évaluation de leur projet.

Un livre récent de témoignage :
http://www.ruedelechiquier.net/les-livres">Le microcrédit ou le pari de l'homme entretien avec Maria Nowak

genre : Entretien
format : 120 x 200 mm - 128 pages
prix : 9,90 euros
ISBN : 978-2-917770-09-2
EAN : 9782917770092



Le Fonds Adie a reçu lors de sa création une dotation initiale de 1,5 millions d’euros apportés par l’Adie. Ce capital s’accroît des dons et libéralités reçus et des ressources issues de la générosité publique. A fin 2009, il atteint environ 2 millions d’euros. Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix, en est le Président d’Honneur. Le premier exercice s’est clôturé le 31 décembre 2010. Il donnera également matière au premier rapport d’activité du Fonds. Le rapport d’activité, les comptes annuels et le rapport du commissaire aux comptes seront adressés chaque année au Préfet du département.

Manifeste du Fonds Adie pour l’entrepreneuriat populaire

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