Les parties prenantes poussent activement les entreprises à changer de comportement. Dans le même temps, la RSE est devenue de plus en plus complexe. Ce blog a vocation, modestement, à suivre ces tendances de la crise des subprimes à la guerre en Ukraine. Certaines initiatives y sont aussi mises en avant.
lundi 5 octobre 2009
Les hauts et les bas d’HP sur le chemin de la citoyenneté
Une entreprise, qui s’est placée sous la bannière de l’éthique, doit aussi savoir être rentable. Et, ses dirigeants doivent en principe être exemplaires. Hewlett-Packard (HP) en est un cas d’école, car sa réputation n'a pas été définitivement ternie par plusieurs crises majeures.
Patronne considérée comme l’une des femmes les plus influentes des Etats-Unis, Carly Florina (en photo ci contre), qui avait initié la fusion de son groupe avec Compaq, en a fait les frais. Guidée par cette femme énergique, HP s’était hissé en peu de temps aux Etats-Unis dans le club envié des entreprises les plus citoyennes. En 2001, le constructeur d’ordinateurs fut en effet classé au second rang des « best corporate Citizen » par la revue Business Ethics, derrière Procter & Gamble, notamment du fait de sa politique de diversité.
Pour la petite histoire, HP devançait alors Fannie Mae, en troisième position, distingué pour sa politique envers les minorités. La notion de réputation est fluctuante puisque cet organisme de refinancement hypothécaire américain, pris dans la tourmente des subprimes, est devenu célèbre lorsqu’il fut sauvé de la banqueroute par l'Etat fédéral en septembre 2008. En 2009, 213 employés de Fannie Mae et Freddie Mac, devaient même toucher des primes de plus de 100.000 dollars, ce qui a provoqué un scandale outre-Atlantique.
Dans un discours enflammé à Minneapolis en septembre 2001, Carla Fiorina indiquait que dans une économie de la connaissance, le partenariat, la confiance et la fiabilité sont vitaux. C’est pourquoi, selon elle, dans une économie où le capital intellectuel est devenu la monnaie d’échange, le comportement de l’entreprise est devenu la grille d’analyse à partir de laquelle on est jugé, par ses clients, ses employés et ses actionnaires. Les entreprises, qui interviennent à l’échelle mondiale, doivent redéfinir leur rôle pour donner une impulsion susceptible d’avoir un impact sur les individus, les compagnies, les communautés et les nations, pour ce qu’il a de mieux. Avec des individus, non seulement créateurs de valeur, mais aussi de valeur sociales, d’une manière systématique et durable.
Alors qu’elle fustigeait le diktat des résultats à court terme et la promesse de résultats rapides que sur la création d’une valeur durable, cette égérie de l’entreprise citoyenne n’a pas tardé à subir une douche froide. A la suite de mauvais résultats du nouveau géant de l’informatique et de suppressions d’emploi massives, Carly Fiorina allait être remerciée en février 2005. Néanmoins, HP figurait encore en seconde position dans le classement 2006 de « Business Ethics 100 Best Corporate Citizens ».
Le groupe informatique tirait ainsi les dividendes de mesures anciennes, comme le lancement en 2000, HP du programme Digital Village , qui visait à établir des centres informatiques dans des villages en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Selon Sid Reel, vice président de l’intégration et de la diversité «Dans de nombreux cas, ils finissent par devenir des centres communautaires, où les enfants et les personnes âgées se retrouvent pour se former à la technologie avec des tuteurs" Sur le front de l'environnement, HP réduit les émissions de gaz à effet de serre en diminuant les voyages de ses employés et en utilisant une énergie renouvelable. L’accent sur le respect de l’environnement est de plus en plus intégré dès la conception des produits, sous l’aval de Planet Partners notamment à travers un service de recyclage du matériel informatique et des consommables d'impression HP. Pour David Lear, responsable de la RSE, HP a tenté «d'établir un standard modèle de recyclage, et l'a partagé avec ses concurrents».
En janvier 2005, TRUSTe, la principale ONG américaine en matière de respect de la vie privée dans les applications informatiques, et l'institut Ponemon, également basé aux Etats-Unis, ont décerné à HP le prix « The Most Trusted Company for Privacy » (Entreprise la plus respectueuse de la vie privée). Peu de temps après, Patricia Dunn, présidente du conseil d'administration, allait pourtant démissionner en septembre 2006, à la suite d’une affaire d’espionnage interne. Du fait de ce scandale, HP a ensuite été exclu des classements de meilleures entreprises citoyennes en 2008, avant d’y revenir en 2009.
Dans les faits, malgré un plan social et une affaire d’espionnage, HP semble tirer profit d’un travail de longue haleine dans sa politique de ressources humaines, en accordant toute sa place à la question centrale de la diversité. Sa chaîne logistique (supply chain) intègre également les exigences de la RSE. Ce travail de fourmi a notamment été réalisé avec plusieurs ONG. En avril 2008, HP a été la première entreprise technologique à publier une liste de tous ses principaux fournisseurs
HP a donc su surmonter les crises sans cesser de s’adapter à ses parties prenantes. Il a fait évoluer certains produits, qui contenait des substances toxiques, dans le sens demandé par Greenpeace. HP a également été classé en septembre dernier comme « la multinationale américaine le plus verte » par Newsweek. Cette position enviable tient à la baisse de ses émissions de gaz à effet de serre. Elle est aussi la première entreprise à calculer ses émissions dans la supply chain.
Pour aller plus loin : Newsweek : The Greenest Big Companies in America
http://www.newsweek.com/id/215577
HP : Chaine logistique
http://h41131.www4.hp.com/ch/fr/press/l-engagement-de-hp-en-faveur-de-la-responsabilit--sociale-au-sein-de-la-cha-ne-logistique.html
HP et l’environnement
http://electronique.branchez-vous.com/2009/10/hp_preoccupe_par_lenvironnemen.html
HP : discours de Minneapolis.
http://www.hp.com/hpinfo/execteam/speeches/fiorina/minnesota01.html
1 commentaire:
Timeline
CSR is a tradition.
In 1940, HP moves from the garage behind Dave's apartment to rented buildings at Page Mill Road and El Camino Real in Palo Alto.
Shortly after completing their first year in business, Bill and Dave agreed that all employees should share directly in HP's future success. The company paid its first bonus to employees, a $5 Christmas bonus, in 1940. That same year HP adopted a production bonus. These programs later became a companywide profit-sharing plan (in 1962).
In June 1940, the young company records its first charitable donation: $5 to local charities.
Revenue: $34,396. Employees: 3.
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