mercredi 25 novembre 2009

Un dialogue social élargi pour mieux prendre en compte les enjeux sociétaux et environnementaux




L’Observatoire de la Responsabilité des entreprises (ORSE) a rendu public en septembre dernier son rapport « la RSE, un levier de transformation du dialogue social » dans le cadre d’une conférence qui s’est tenu au Conseil économique, social et environnemental en présence notamment de Xavier Darcos, Ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité et avec la participation de représentants des confédérations CGT, CFDT et CFE-CGC et du MEDEF.

Ce rapport dresse des pistes pour rénover le dialogue social dans les entreprises et mieux prendre en compte les enjeux sociétaux et environnementaux. Il prend en compte l’intervention croissante d’acteurs d’horizon différents sur les questions sociales, comme les associations.
Le rapport prend note que les ONG sont ainsi vigilantes à ce que les donneurs d’ordre n’externalisent pas leurs coûts ou des risques sociaux et environnementaux chez leurs fournisseurs. Certaines ONG disposent en outre d’expertise dans le domaine des droits de l’homme ou de la lutte contre les discriminations. Dans ce dernier domaine, elles peuvent même mener des actions de « testing ». La question des droits de l’homme est aussi examinée par les agences de notations extra-financières, qui jouent un rôle d’informations vis-à-vis des investisseurs. Le nombre de parties prenantes sur les questions sociales et environnementales s’est donc bien élargi ces dernières années.

Le dialogue social dans les entreprises va devoir profondément évoluer pour intégrer :

• l’élargissement de son contenu et de son objet aux questions sociétales (éthiques, droits de l’Homme, équilibre travail/vie privée) et environnementales.
• l’internationalisation des entreprises.
• l’émergence de nouvelles parties prenantes intervenant dans le domaine social.

L’Orse estime que les pratiques d’engagement syndical ne peuvent plus reposer sur une base trop réduite de salariés. L’étendue des sujets que doivent traiter les entreprises (emploi, conditions de travail, relations avec les parties prenantes, environnement, gouvernance de l‘entreprise) impose que davantage de salariés s’engagent dans les différentes institutions de représentation du personnel. Pour y parvenir, cet engagement ne doit pas pénaliser leur vie professionnelle mais au contraire être valorisé, notamment à travers la reconnaissance des compétences acquises au cours de ces missions.

Après avoir expérimenté le CV anonyme, l’assureur Axa France a signé une charte en mai 2009 au contenu particulièrement innovant avec 5 des 6 fédérations de la profession. La rédaction de la charte aura pris 10 mois. Elle vise à reconnaître les compétences acquises par les salariés qui exercent des responsabilités syndicales. Il s’agit d’en tenir compte dans le déroulement de carrière.

Selon les Echos du 12 mai 2009, seule Force ouvrière n'a pas paraphé la charte. « Ce texte est un moyen d'inféoder les syndicats à la position patronale. Nous ne l'avons pas signé car nous tenons à garder notre indépendance », explique Patrick Ejido-Sierra, délégué syndical central entreprise chez FO.

Interrogé par l’Usine Nouvelle, Joël Mottier, président de la fédération assurance de la CFR/CGC, estime en effet qu’il est parfois difficile de persuader de nouveaux venus d’assumer des fonctions représentatives, notamment les jeunes qui craignent de voir leur carrière stagner voire régresser.

Pour aller plus loin :

Pour l’ORSE, le dialogue social dans les entreprises doit pleinement intégrer les enjeux sociétaux et environnementaux

http://www.orse.org/site2/maj/phototheque/photos/actualite/RSE_et_dialogue_social.pdf

Le discours de Xavier Darcos

http://www.travail-solidarite.gouv.fr/actualite-presse/discours/conference-orse-responsabilite-sociale-entreprises-dialogue-social.-intervention-xavier-darcos.-10-09-09-.html

Syndicaliste, un « métier » qui reste à part

http://www.agefi.fr/articles/Syndicaliste-metier-reste-part-1104790.html

Manifeste pour la responsabilité sociale des cadres

http://responsabilitesocialedescadres.net

2 commentaires:

Anonyme a dit…

pourquoi pas:)

Jacques a dit…

La FIDH, qui a un accord de partenariat avec Carrefour, a réussi à tisser des liens de confiance avec ses représentants de salariés.

Enregistrer un commentaire