vendredi 29 avril 2011

Solidaridad s’est rapproché des grandes entreprises pour avoir plus d’impact




Solidaridad a été lancé aux Pays-Bas en 1969 par des évêques catholiques afin d’aider l'Amérique latine. Puis, les Protestants se sont joints au mouvement dans les années 1970. La Solidaridad Foundation a été créée en juin 1976. Mais, les liens œcuméniques se sont érodés au fil du temps, si bien que cette coopération originale a pris fin en 2010, même si Solidaridad continue. A ce jour, de nombreuses communautés chrétiennes locales travaillent toujours d’ailleurs avec l’ONG.

Depuis 40 ans, un vaste réseau international a été tissé, qui s’appuie sur une forte expertise locale, avec 9 régions. Le centre de gravité de la Fondation est clairement au sud, mais son siège historique reste à Utrecht. Les buts recherchés sont le développement économique et social des populations pauvres et mal organisées. En 2009, Solidaridad a eu un budget de 14,8 millions d’euros, dont 3,7 millions d’euros collectés grâce au fundraising.

Cette Fondation a réussi à obtenir des avancées marquantes dans de nombreux domaines d’activité. En 1988, Solidaridad a ainsi été à l’origine du label Max Havelaar pour le café pour le marché néerlandais. Ce label est le fruit de la rencontre de Frans van der Hoff et de Nico Roozen.

Ce fut le point de départ de certification du commerce équitable, conduisant directement à la norme internationale du commerce équitable (FLO). A ce titre, la fondation néerlandaise s’inscrit dans le mouvement des « alternative trading organization » (ATO), qui ont pris une véritable ampleur, comme Alter Eco en France.

Solidaridad a ensuite lancé en 1996 un programme de commerce équitable pour les bananes. A cet effet, Solidaridad a créé l’Agrofair Fruit Company, une société qui est co-détenue par les agriculteurs. Elle fournit des fruits labellisés commerce équitable dans les supermarchés à travers l'Europe.

En 2000, contre toute attente, Solidaridad a lancé la marque de jeans biologiques Kuyichi, dont la signature est « love the World ». A l’origine, l’ONG soutenait et développait la culture du coton bio au Pérou. Une cause importante, car la culture de cette fibre végétale utilise 25 % des pesticides et des insecticides dans le monde pour moins de 3% de surface agricole.

Cette marque de mode, qui respecte la planète, est distribuée dans plus de 500 grands magasins à travers l'Europe. Cette initiative iconoclaste pour un organisme à but non lucratif visait à réagir à l’immobilisme de l’industrie de la mode. Historiquement, Nico Roozen avait visité des magasins H&M à Stockholm, sans parvenir à les convaincre de modifier leur politique approvisionnement. Cette connaissance de la filière lui a ensuite de devenir un partenaire du programme MADE-BY, lancé en 2004, qui est mentionné en annexe.

Du point de vue de la RSE, Solidaridad collabore avec UTZ CERTIFIED, l'étiquette durable pour le café, le cacao et le thé. Par exemple, en Côte d’Ivoire, dans la région de San Pedro, ils ont collaboré avec les coopératives COOPAGA, CAFD et Cargill dans la formation des fermiers, pour qu’ils améliorent leurs rendements et la qualité de la production. Un budget de 100.000 euros destiné à renforcer leur valeur ajoutée et leur pouvoir de négociation. La Fondation travaille aussi au Ghana avec la Cargill Rural Educational Project, qui est développé avec CARE.

Good Gold from THETRAVELMINDS on Vimeo.
Plus récemment, Solidaridad a estimé qu’il fallait accompagner les entreprises désireuses de changer les choses, comme de gros acteurs comme Douwe Egberts / Sara Lee et Mars. Le partenariat avec Mars a d’ailleurs suscité des questions parmi certains sympathisants de la Fondation.

Solidaridad participe en outre à de nombreuses tables rondes, des initiatives multipartistes qui conduisent tout un secteur à réfléchir aux moyens d’améliorer les choses. Les progrès obtenus en matières sociales et durables s’y révèlent plus rapides et plus profonds que ce que pourrait obtenir un acteur isolé, seul dans son coin. Solidaridad s’y retrouve souvent au côté du WWF, mais y côtoient également des entreprises comme Nestlé, Unilever et FrieslandCampina.

L’association n’a jamais cessé d’explorer de nouveaux champs d’activité pour y implanter ses méthodes et introduire sa philosophie, comme dans le domaine de l’extraction, qui est très décrié par les ONG. Le travail souvent artisanal des mineurs de petites exploitations aurifères s’effectue dans des conditions de sécurité mal encadrées. Leur production est limitée et le salaire qu'ils reçoivent est généralement bien en dessous des standards du marché international. Pour ces raisons, Solidaridad considère que le secteur minier artisanal recèle un levier pour réduire la pauvreté et améliorer l'environnement de travail des mineurs.

Ce secteur emploie en effet plus de 11 millions de personnes, principalement dans les pays les moins avancés. Pour ce faire, Solidaridad soutient directement les organisations de plusieurs mineurs en Amérique latine et en Afrique. Elle collabore depuis 2006 avec l'Alliance for Responsible Mining (ARM) et fait la promotion auprès de ses membres de la norme Fairtrade Fairmined.

3 organisations ont particulièrement été ciblées, avec de nombreux axes de progrès : la gouvernance, l'équité entre les sexes, le respect des conventions de l'OIT, l'utilisation responsable des produits chimiques, l'exploitation minière dans une politique d'aménagement du territoire, la gestion adéquate des déchets, l’obtention d’un meilleur prix de vente pour le minerai, mise en relation avec les marchés à valeur ajoutée.

Mais, il lui ait aussi paru indispensable de sensibiliser les joaillers à la transparence de leur supply chain, en comprenant à la fois des fournisseurs de grande taille, souvent incontournables, mais aussi des mines plus traditionnelles. Face à la multiplication des standards, Solidaridad a même commandé une étude, destinée à faire avancer les réflexions de la branche en tenant compte de l’avis des parties prenantes : "Benchmark Study of Environmental and Social Standards in Industrialised Precious Metals Mining".

C’est ainsi que le Responsible Jewellery Council (RJC) Code of Practices a obtenu la meilleure appréciation dans ce benchmark quantitatif, suivi de l’International Finance Corporation (IFC) Performance Standards et des Principes de l’Equateur. Mais, tous les labels sont perfectibles, ce rapport fournissant une base de comparaison de départ.

The Responsible Jewellery Council (RJC) cherche en effet à promouvoir des pratiques responsables dans le secteur de la bijouterie, un objectif partagé avec Solidaridad et Fairtrade Foundation. En collaboration avec les parties prenantes, RJC étudie l'élaboration d'une norme de certification de la chaîne de traçabilité volontaire pour les achats de bijoux. Il s’agit aussi de se mettre en conformité avec la loi «Dodd-Frank Wall Street Reform Act» adoptée par le Congrès américain en 2010. Cet acte comprenait d’ailleurs une section sur les minerais douteux du Congo, un pays où l’extraction de métaux précieux est le Far West...

Pour aller plus loin :

Made by
Cette initiative regroupe plus de 30 marques utilisant le coton équitable. MAKE BY réunit sous son ombrelle de nombreuses marques hollandaises, mais pas uniquement : EDUN à Dublin, Fair in Style en Belgique, Greenality et La Siesta en Allemagne, Jackpot, MakeZenz, The Baand à Copenhague, Komodo et KuSan à Londres et Purebaby en Australie.
En 2009, près de 3,1 millions de pièces de vêtements ont été certifiées sur le plan social, en hausse de 117% par rapport à 2008. Et, plus de 2,6 millions de pièces ont été obtenus grâce à des ressources durables, en progression de 152%par rapport à 2008.
http://www.made-by.org/

Vidéo en Allemand ; Ulrich Van Gemmeren, General Manager de © MADE-BY en Allemagne


Initiatives dans lesquelles la Fondation batave est impliquée :
• café : 4C (Common Code for Coffee Community)
• huile de palme: RSPO (The Roundtable on Sustainable Palm Oil)
• sucre de canne : BSI (The Better Sugarcane Initiative)
• soja : RTRS (The Round Table on Responsible Soy)
• coton : BCI (Better Cotton Initiative)

Kuyichi
In the year 2000 the founders of Kuyichi, NGO Solidaridad, wanted to introduce organic cotton in the clothing industry. During their experience with the development of fair trade organic coffee and fruit business in Latin America, they found the cotton industry caused a lot of pollution and poverty among indigenous Indians and factory workers. Solidaridad decided to make a change. First, Solidaridad tried to convince the big players in the denim industry to use organic cotton, in order to improve the working and living conditions in developing countries. None of the brands were interested and Solidaridad started their own fashion brand in response. In 2001 Kuyichi was born. »
http://www.kuyichi.com

Le label Rainforest Alliance illustre la difficulté de satisfaire toutes les parties prenantes
http://ong-entreprise.blogspot.com/2010/04/le-label-rainforest-alliance-la.html

L’International Cocoa Initiative.
http://ong-entreprise.blogspot.com/2010/10/les-fabricants-de-chocolat-ont-des-vues.html

Néoplanète « Frans van der Hoff : LE PADRE REVOLTE » 28.10.2010
http://www.neo-planete.com/2010/10/28/frans-van-der-hoff-le-padre-revolte-3/

Wikipedia sur les ATO: alternative trading organization

http://en.wikipedia.org/wiki/Alternative_trading_organization

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'impact d'une organisation au service du developpement durable.

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