Les parties prenantes poussent activement les entreprises à changer de comportement. Dans le même temps, la RSE est devenue de plus en plus complexe. Ce blog a vocation, modestement, à suivre ces tendances de la crise des subprimes à la guerre en Ukraine. Certaines initiatives y sont aussi mises en avant.
mercredi 14 avril 2010
Le label Rainforest Alliance illustre la difficulté de satisfaire toutes les parties prenantes
L’ONG Rainforest Alliance, qui bénéficie des avantages fiscaux de l’IRS depuis 1987, a été créée par Daniel R. Katz à l’âge de 24 ans. Cette association new-yorkaise revendique 35.000 membres et supporters, ainsi qu’un budget de 33 millions de dollars, contre encore seulement 21,4 millions en 2007.
En 2008, 93,5% de ces recettes étaient allouées aux actions de terrain, qui se répartissent principalement à 47% pour la protection de la forêt et à 24% pour l’agriculture. Les fonds publics (USAID, UNDP,…) représentaient 31% de ses ressources en 2008, devant les fondations 20% (fondations d’entreprises comme Gibson, Alcoa, Citi ou encore comme celle de Bill et Mélina Gates). Près de 9 millions de dollars, soit un tiers du budget total, provenaient des frais de certification assumés par les producteurs agricoles et forestiers.
L’ONG américaine est fière d’indiquer dans son rapport annuel que le Charity Navigator lui a attribué une cote de quatre étoiles, qui fait d’elle l'une des organisations à but non lucratif les mieux notées aux États-Unis. Ce label lui reconnaît une habilité à gérer ses finances de manière efficace.
Rainforest Alliance travaille avec les populations rurales afin de les aider à changer de méthodes de gestion des cultures vivrières et forestières ainsi que dans le développement d’activités touristiques. Tout en soutenant les efforts de la Table ronde sur l'huile de palme durable (RSPO), l’ONG new-yorkaise a créé son propre système de certification complémentaire, basé sur le Sustainable Agriculture Network (SAN) standard.
L’ONG considère qu’il serait impossible de rechercher des solutions aux problèmes mondiaux, sans y associer les entreprises. Elle revendique la capacité à répondre aux besoins de nombreuses parties prenantes comme les petites entreprises, les multinationales, les coopératives communautaires, mais aussi les consommateurs du monde entier. Leur action conjuguée permet selon elle d’augmenter l’offre de biens et de services «durables» sur les marchés mondiaux, dont la demande est en constante augmentation.
Compte tenu de ses liens avec le monde des affaires, Rainforest Alliance a sans surprise aussi été accusée d’offrir une virginité à bas prix à des multinationales comme Kraft et Chiquita (banane). En 2007, l'association Peuples Solidaires a en effet accusé la compagnie bananière d’atteintes aux droits fondamentaux des travailleurs au Costa Rica. Comme l’indique aussi Novethic, à l’inverse du label Max Havelaar, la certification de Rainforest Alliance ne garantit pas un prix minimum d’achat des produits aux petits producteurs.
Du côté des entreprises, les partenaires labellisés n’hésitent pas à communiquer sur leurs stratégies de certification, comme l’illustre Lipton avec les blogueurs et Côte d’Or sur Facebook (777 fans). Sur ce même site communautaire, l’ONG américaine dénombrerait 6.662 fans.
Le but d’un label est notamment de se différencier et de donner des repères aux consommateurs, ce qui justifie des efforts marketing. Néanmoins, il se révèle que des deux côtés de l’Atlantique, les consom’acteurs ont bien du mal à se repérer au milieu de tous les labels existants.
De plus, le label Rainforest Alliance semble encore peu identifié en France. C’est donc aux marques de le faire connaître. Il ne figure d’ailleurs pas dans le dossier « labels : c’est la jungle ! Lesquels croire » de magazine Terra Eco du mois d’avril 2010, même si le label FSC en fait partie, comme celui du WWF, cité en ouverture de dossier, après une enquête sur l’huile de palme.
Pour aller plus loin :
Liens internes :
Le label Rainforest Alliance ne connaît pas la crise
http://ong-entreprise.blogspot.com/2010/04/le-label-rainforest-alliance-ne-connait.html
L’ONG Global Impact se fait belle pour séduire les salariés. Le Charity Navigator.
http://ong-entreprise.blogspot.com/2010/03/long-global-impact-se-fait-belle-pour.html
Liens externes :
L’avis de mes courses pour la planète
http://www.mescoursespourlaplanete.com/Labels/Rainforest_Alliance_27.html
Vision durable : un label Rainforest Alliance qui demande beaucoup d’efforts
http://www.visiondurable.com/actualites/entreprises/6174-le-the-lipton-verdit
Lipton tente de séduire les blogueurs
http://www.durabili-the.com/j-2-depart-inde
Côte d'Or et Rainforest Alliance sur Facebook
http://www.facebook.com/pages/Cote-dOr-et-Rainforest-Alliance/167848393445?ref=ts&v=wall
Novethic : Eco-marketing, comment dépasser la stratégie de niche?
http://www.novethic.fr/novethic/entreprise/pratiques_commerciales/marketing/eco_marketing_comment_depasser_strategie_niche/119615.jsp
L’histoire étonnante de Chiquita Brands International
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiquita_Brands_International
Polémique sur le chocolat Galaxy
http://en.wikipedia.org/wiki/Galaxy_%28chocolate%29
Risques de confusion. Arnold on ethical marketing : Fairtrade vs. Rainforest Alliance. Sara Lee vs. Organics. It’s one big green fight.
http://community.brandrepublic.com/blogs/arnold_on_ethical_marketing/archive/2010/03/01/fairtrade-vs-rainforest-alliance-sara-lee-vs-organics-it-s-one-big-green-fight.aspx
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