jeudi 4 juin 2009

L'image trouble de Tesco




Selon les informations glanées sur le web, le groupe de distribution britannique Tesco renvoie ces dernières semaines une image trouble. Il symbolise bien les différentes facettes de la réputation d'une entreprise confrontée à un public varié, surtout en période de crise.

Comme de nombreux autres chefs d'entreprise, le patron du groupe, Sir Terry Leahy, s’est engagé résolument dans la voie verte, notamment en proposant des sacs réutilisables, ce qui lui a permis d’éviter la fabrication de 2 milliards de sacs en plastique.

Tesco intervient également au sein du Global Social Compliance Programme (Programme Mondial de Conformité Sociale, GSCP), une initiative des groupes de distribution, à laquelle participe Carrefour. Créé en 2006, le GSCP vise à faire converger au niveau de la chaîne des fournisseurs leurs standards d’audits sociaux, mutualiser les bonnes pratiques et contribuer ainsi à l’amélioration des conditions de travail. Cette plateforme entend délivrer un message unique, cohérent et partagé basé sur les normes de l’OIT et de l’ONU à tous les fournisseurs. Elle réunit aujourd’hui 26 entreprises dont Carrefour. Le Conseil consultatif du GSCP est composé de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, l’UNI Commerce, CSR Asia et le Bureau des Nations Unies pour les partenariats internationaux. Bien que cette initiative ne soit pas sous terraine, elle reste peu connue du grand public.

Par ailleurs, le groupe Tesco, qui a 280.000 salariés en Grande-Bretagne, a soutenu activement Marie Curie Center Care, en lui donnant 6,3 millions de livres, deux fois plus que prévu. Cette somme est destinée à financer plus de 315.000 heures de soins infirmiers à plus de 5.600 patients en phase terminale et leurs familles, le tout à domicile. Quelque 500.000£ ont été collectées en dehors des magasins Tesco, 2 millions de livres sterling supplémentaires ont été levées par le personnel en magasin, 500.000£ par les employés des centres de distribution et le reste auprès du reste du groupe. The Tesco Charity Trust a apporté de son côté 20% de la somme recueillie par le personnel. Pourtant, pratiquement à la même période, le site internet d’UNI Global Union traite d’un conflit social dans un supermarché Tesco à Douglas en Irlande, dans lequel intervient le syndicat Mandate.

Par ailleurs, Greenpeace considère que Tesco, mais aussi Marks and Spencer, sont complices de la déforestation amazonienne, en important du bœuf brésilien. Cet élevage aurait des conséquences dramatiques pour la biodiversité et le réchauffement climatique. Selon une dépêche AFP, d’autres multinationales, important des matières premières de cette région, sont pointées du doigt : Adidas, BMW, Carrefour, Ford, Honda, Gucci, IKEA, Kraft, Toyota et Wal-Mart.

Face à un tel flux de nouvelles positives ou inquiétantes, il apparait qu’une entreprise soucieuse de sa réputation doit avancer sur tous les tableaux à la fois en tenant compte de toutes ses parties prenantes, la difficulté étant qu’elles sont extrêmement variées pour un groupe de la taille de Tesco.

Pour aller plus loin :

Tesco, Géant vert
http://www.timesonline.co.uk/tol/news/environment/article6395499.ece
L'article de TerraEco sur les emballages
http://www.planete-terra.fr/Tesco-monte-au-front-des,1213.html
L’initiative du GSCP
http://www.blogger.com/www.ciesnet.com/pfiles/programmes/gscp/2009-May-GSCP-PresUpdate.pdf
La pétition de Greenpeace
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jxXvS6dhyvZTAGyNTuc0anxDuuig
Et la dépêche de l'AFP
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jxXvS6dhyvZTAGyNTuc0anxDuuig
Le site d’UNI Global Union
http://www.uniglobalunion.org/Apps/iportal.nsf/pages/homeEn

La vidéo des Amis de la Terre




3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est la définition même de la RSE, la Responsabilité Sociale des Entreprises : prendre en compte les intérêts de l'ensemble des parties prenantes aux activités de l'entreprise. Un vrai job ! En général, le plus difficile est faire adhérer le discours à la réalité.

Unknown a dit…

Every little helps... slogan omniprésent chez Tesco !
Il y a un véritable contraste entre les actions en faveur des charities et la réalité des magasins. Juste un exemple : la réutilisation des sacs plastiques donne des points sur la Carte Tesco // une quantité impressionnante d'emballages au rayon alimentaire qui va à l'encontre du bon sens.

Herrick du Halgouët a dit…

Cherchant à surfer sur l’image positive des petites exploitations agricoles, proches des gens, Tesco vient de lancer une série de nouvelles marques pour ses produits frais : « Redmere Farms », avec un logo vert représentant un petit tracteur, pour les légumes ; « Rosedene Farms », avec un pommier en ombre chinoise sur le paquet, pour les fruits ; « Woodside Farms » et son petit cochon pour le porc et les saucisses… Au total, sept marques se trouvent désormais dans les rayons de Tesco.

Seul problème : ces fermes n’existent pas. Il s’agit de pures constructions marketing. Malgré leurs noms aux consonances anglaises et les paquets respirant bon la campagne des shires, les produits sont issus de l’agriculture mondialisée.

En savoir plus sur :

http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/03/26/les-jolies-fermes-anglaises-mais-fictives-de-l-enseigne-tesco_4890529_3234.html#Vyg73KXpilaETrkz.99

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