mardi 17 avril 2012

Mailforgood accélère pour que toutes les associations aillent vers les internautes










Mailforgood est l’une des start up françaises, qui se sont lancées dans le social business ces dernières années.

Son objectif est de faciliter l’entrée en relation entre des donateurs issus du grand public et des associations françaises de toute taille et de toute notoriété.

Pour y parvenir, la société a utilise des outils technologiques de masse, comme les emails.
Pour participer, l’internaute s’inscrit sur le site Mailforgood et choisit aussi bien son association que le soutien qu’il souhaite lui apporter. Chacun, même sans débourser un centime, peut aider son association préférée ou celle qu’il vient de découvrir sur la plateforme.

Fondée en 2009, elle a choisi le statut de SAS, car cette forme juridique lui permet de lever plus facilement des fonds en phase de décollage. Ce qui aurait été moins facile pour une association.

Elle est donc entrée dans sa quatrième année d’existence, après avoir débuté dans les locaux de la Ruche, puis avoir été hébergée chez Ashoka. Elle réside actuellement en bordure du périphérique dans une pépinière de jeunes entreprises innovantes.

Son co-fondateur, Ismaël le Mouël, a suivi un double cursus Polytechnique/HEC. En fin d’étude, Ismaël a passé plusieurs mois a étudié les facteurs de succès des entreprises autogérées en Argentine (sorte de coopératives où les ouvriers ont pris le pouvoir dans des entreprises en faillite), à la suite du défaut de cet Etat en 2001.

Autre co-fondateur, Bruno Humbert, dirige Equitel depuis septembre 2001.


Ismaël m’a reçu dans sa pépinière à un moment clé. En effet, Mailforgood connait ces derniers mois une nette accélération et l’année 2012 va déboucher sur des initiatives majeures.

Quels sont vos principaux objectifs ?

Mailforgood a une double vocation, faire connaître les associations par le plus grand nombre et leur ouvrir un nouveau vecteur de financement.

Pour accroître la notoriété de nos partenaires (60 actuellement), nous avons conçu un moteur de recherche extrêmement simple, qui permet de requête à partir de mots clés ; intérêt général, reconnue d’intérêt public, nature des missions (handicap, santé, etc) et présence géographique. Ce qui n’est pas très éloigné en termes de philosophie et d’ergonomie de certains sites à vocation commerciale comme la Fourchette dans la restauration.

Les associations se présentent elles mêmes sous forme de photos, de vidéos, avec le minimum de texte. Notre interface ressemble à celle de Facebook, ce qui facilite l’inscription des associations déjà présentes sur ce réseau social. 30% des associations partenaires sont déjà présentes sur Facebook.

Nous comptons aussi beaucoup sur l’aspect communautaire. Un membre sera tenté d’en savoir plus sur les associations soutenues par ses amis. Mailforgood facilite ainsi les suggestions. De plus, en faisant venir de plus en plus d’associations sur notre site, la géo-localisation permettra à n’importe quel Internaute de découvrir ce qui bouge près de chez lui.
























Comment améliorez-vous la notoriété des associations ?


Les internautes peuvent opter sur une insertion de leur soutien à une ONG dans tous les mails qu’ils envoient. Il s’agit alors d’une publicité gratuite sous forme d’une recommandation discrète, qui est destinée à susciter la curiosité. Les destinataires de ces mails ont en effet l’opportunité de cliquer sur un lien et de se renseigner sur cette association et sur Mailforgood.

Les internautes ont aussi la possibilité de faire connaître leur soutien aux associations sur Facebook et Twitter par un simple clic.

Comment s’organise les flux financiers ?

Au-delà de leurs recommandations, nos membres internautes peuvent devenir donateurs sur notre plateforme.

Ils ont la possibilité de visionner une publicité commerciale de leur choix, d’une durée d’une minute, qui a pour conséquence de déclencher un micro-paiement de 5 centimes à une association de leur choix. Une petite association, qui vient d’intégrer notre plateforme au dernier trimestre 2011, a reçu 2.700 euros par ce biais. Dans ce cas de figure, l’internaute ne met pas la main à la poche, puisque c’est l’annonceur qui débloque les fonds.



Il existe sinon la possibilité plus traditionnelle de faire un don de manière sécurisée par Internet via une Carte de paiement. MailforGood se charge alors d’éditer automatiquement les reçus fiscaux. La totalité du don est reversée à l’association choisie.

Comment se rémunère Mailforgood ?

En fonctionnant comme une régie, nous touchons 2 centimes par publicité consultée, ce qui signifie que l’annonceur paye 7 centimes à chaque visionnage d’une vidéo publicitaire.

Concernant les dons par Internet, nous invitons nos membres actifs à nous verser une sorte de pourboire, destiné à nous permettre de vivre. Cette option est parfaitement comprise par nos visiteurs.

Quel est le profil de vos membres ?

Notre communauté regroupe actuellement 35.000 membres. 70% d’entre eux ont moins de 40 ans. Ce sont largement des primo-donateurs.

Comme nous sommes 5 salariés, 4 en équivalent temps plein, nos comptes ne sont pas encore équilibrés. Les aspects technologiques doivent également être décidés avec soin. J’estime notre point mort à 200.000 membres, un objectif qui pourrait être atteint rapidement.

A court terme, notre objectif est de décupler le nombre d’associations participant à notre site, afin d’offrir le choix le plus large. Mais, le succès d’une association sur une plateforme Internet comme la nôtre est inégal. Il dépend notamment de son niveau de participation pour faire connaître l’initiative dans son entourage, notamment à travers ses bénévoles. Il ne faut pas négliger le bouche à oreille.

Notre base de membres actifs est aussi appelée à croître. Nous comptons aussi sur l’opengraph, une technique qui permet de multiplier les interactions, et qui dans certains cas récent, a déjà montré sa capacité à multiplier le montant des dons. (NDLR, selon le Journal du Net, l'Open Graph est un protocole qui permet à des sites tiers d'interagir avec les informations d'un profil Facebook et avec les relations de ce dernier. Ces informations sont appelées objets, puisque sur Facebook, les utilisateurs sont connectés à leurs relations sociales, mais également à des objets, par exemple à des pages Facebook, des articles de presse ou encore des morceaux de musiques etc.)

Outre un intérêt réel ce type de projets, qui doivent réussir à dépasser les frontières de la communauté du social business, notre business model est aussi conforté par des modèles innovants, qui ont fait leurs preuves aux Etats-Unis, comme Cause.com, Razoo, Crowdrise et Just Giving.

Comment comptez-vous attirer de nouveaux membres ?

Nous avons entamé une réflexion très approfondie avec l’équipe Innovations de SFR. Ils disposent en effet d’une cellule «SFR jeunes talents», qui épaule une communauté de start up.
Nous sommes arrivés avec eux à une collaboration inédite. 5 millions de Français utilisent le service de messagerie SFR mail. L’opérateur téléphonique va leur proposer d’adopter une signature solidaire, un moyen simple et viral qui va les conduire à découvrir nos associations partenaires.

J’ai bon espoir de voir notre base de membres fortement augmenté d’ici le mois de juin. Et, ce sans avoir à puiser dans notre trésorerie.

Et pour les associations ?

Nous sommes prêts à partager notre base de données sur le secteur associatif avec d’autres sites Internet. Ce qui permettra un guichet unique. Aux Etats-Unis, Network for Good le fait depuis quelques années avec grand succès.

Que pensez-vous du rôle des grandes entreprises ?

Le soutien de SFR est particulièrement intéressant, car il modifie la donne. Il faut voir l’enthousiasme de l’équipe de l’opérateur téléphonique qui coopère avec nous.

D’autres entreprises comme Danone qui réfléchissent à l’adaptation de leurs produits sur de nouveaux modèles sociaux ouvrent aussi la voie. Les grandes entreprises ont intérêt à évoluer du mécénat traditionnel à l’innovation et l’intégration de la RSE dans ce qu’elles offrent.

La France accueille-t-elle bien les jeunes entrepreneurs ?

Je pense que la France a réussi à mettre en place de bons écosystèmes pour favoriser l’éclosion de nouveaux projets. MailforGood a aussi bénéficié de l’aide d’Oséo, de France Initiative et de charges sociales réduites grâce au Ministère de la Recherche.

La principale difficulté dans l’hexagone reste la levée de fond. Et, le concept d’Impact Investing n’est connu que d’une minorité.

Comment se fédère l'écosystème dans lequel vous évoluez ?

Au niveau des pionniers de la finance participative, nous cherchons à travailler dans le même sens, sans nous marcher sur les pieds. Nous avons préparé des recommandations pour pouvoir lever certaines contraintes et nous développer plus rapidement. Elles seront remises bientôt au futur locataire de l’Elysée.

Pour aller plus loin :


Tout savoir sur Mailforgood
http://www.mailforgood.com/

A écouter sur Radio Ethic. 23 mars 2012
http://www.radioethic.com/les-emissions/initiatives-et-solidarite/actions-au-niveau-regional/mailforgood-comment-aider-les-associations.html

Créé par Mailforgood, le blog Social Good recense les actualités et les bonnes idées liées au web et à la solidarité. Sa ligne éditoriale est consacrée au numérique solidaire, aux innovations sociales et plus largement à l'entrepreneuriat social.
http://socialgood.fr/

Le Social GoodDay,
qui s’inspire du SocialGoodSummit, organisé par l’ONU et Mashable.
Rencontre des Geeks et des entrepreneurs sociaux
http://www.trium-rp.com/wp-content/uploads/2011/04/DP-Social-Good-Day-2011.pdf



Mars 2012. Appel à signature des leaders de la finance participative, dont André Jaunay
http://www.convergences2015.org/Content/biblio/Compte-rendu%20evenement%2026%20mars_finance%20participative.pdf

Janvier 2011 : Nine Social Media for Social Good Sites You Should know About
Welcome to NetWitsThinkTank.com: an online resource for nonprofit organizations working with social media, internet marketing, and online fundraising written by Blackbaud employees.
http://www.netwitsthinktank.com/online-fundraising/9-social-media-for-social-good-sites-you-should-know-about.htm

Sur ce blog :

Juin 2009, La technologie met la solidarité à portée de clic. Equitel.
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2009/06/la-technologie-met-la-solidarite-portee.html

Mars 2012, Babyloan, devenez prêteur solidaire
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2012/03/babyloan-se-bat-pour-faire-avancer-la.html

Novembre 2011, Giving Corner, le warm glow au coeur de l’entreprise
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2011/11/mecenat-avec-giving-corner-les-bonnes.html

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Créée par Ismaël Le Mouël, Léa Thomassin et Bruno Humbert, Mailforgood accompagnait depuis 2010 les associations dans leurs collectes de dons sur internet. En Novembre 2013, Mailforgood élargit son action et lance HelloAsso, première plateforme de collecte dédiée aux associations qui permet aux internautes de découvrir des associations et de participer à leurs actions. Ouverte à toutes les associations françaises, qu’elles soient caritatives, sportives ou culturelles, HelloAsso leur offre une solution unique pour gagner en visibilité et financer leurs actions sur internet : collectes, adhésions ou encore inscriptions à leurs évènements. La solution HelloAsso est entièrement gratuite, une partie de la rémunération provenant de pourboires laissés par les internautes.

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