jeudi 3 septembre 2020

Le réchauffement climatique a déjà un impact sur notre santé



Le dérèglement climatique a un impact indéniable sur le vivant. 

Selon le WWF, dans un scénario à +4,5°, la moitié des espèces qui peuplent actuellement les écorégions seraient menacées d’extinction. 

Dans le scénario de +2°C, cette perte de biodiversité serait divisée par deux. 

Mais, l’espèce humaine subit aussi bien sûr ces changements. L’OMS a chiffré à près de 250.000 le nombre de morts supplémentaires par an du fait du réchauffement climatique. 

L’idéal : les températures tempérées 

Selon l’Inserm, l'optimum thermique auquel la mortalité est la plus basse dans la population française, se situe entre 14 °C et 16 °C pour les températures minimales, 23 °C et 26 °C pour les températures maximales. 2020 a été relativement clément en France. Mais, les poussées de chaleur vont devenir plus intenses et plus régulières. Elles affectent directement ce qu’on appelle la thermorégulation du corps. Certaines franges de la population sont plus touchées comme les enfants, les personnes âgées, les SDF et les travailleurs en plein air. 

Les citadins sont particulièrement concernés, car les métropoles n’ont pas été conçues pour supporter des températures extrêmes. On estime qu’à Paris, il fait 2,5°C plus chaud qu’en zone rurale en Ile de France. Un écart qui peut atteindre 8°C la nuit. 




Ce phénomène, baptisé « ilot de chaleur urbain », s’explique par la bétonisation et le macadam. Revers de la médaille, ce phénomène pousse certains citadins à s’équiper de climatiseurs. 

Une vague de décès en 2019 

Les périodes caniculaires sont heureusement mieux anticipées. Néanmoins, selon la WMO (World Meteorological Organization), encore en 2019, une vague de chaleur intense a fait 

  • plus de 100 morts et nécessité 18.000 hospitalisations au Japon. 
  • en France, on a enregistré plus de 20.000 consultations aux urgences pour des maladies liées à la chaleur entre juin et la mi-septembre. 
Concernant le bon équilibre psychique, les fortes chaleurs mettent les organismes à rude épreuve. Elles perturbent notamment la qualité du sommeil. Et, elles peuvent augmenter la quantité libérée de cortisol, une hormone du stress. 

Prévenir les coups de soleil 

Les dermatologues ont aussi constaté que l’augmentation de la durée d’ensoleillement en été conduirait à l’apparition de cancers. 

  • environ 10.000 nouveaux cas de mélanomes cutanés sont détectés en France chaque année. Une partie de ce chiffre peut néanmoins s’expliquer par l’usage des cabines de bronzage.
  • le nombre de nouvelles victimes grimpe de 10% tous les 10 ans depuis 50 ans. Des difficultés à respirer

D’autres maux sont aussi liés au réchauffement, comme la prolifération dans l’air des pollens. La présence de l’ambroisie pourrait quadrupler en 30 ans. Or, elle a un impact direct sur l’asthme et les rhino-conjonctivites allergiques. 

Le réchauffement climatique favorise la croissance de sa végétation, même si d’autres causes interviennent comme l'eau de ruissellement et les activités humaines (transport routier, voies ferrées, pratiques agricoles). 

Dans la même veine, de nombreuses personnes supportent moins bien la pollution en période de canicule. Les épisodes de pollution exacerbent également les BPCO (bronchite chronique). 

Des insectes envahissants 

Certains insectes profitent également du réchauffement pour conquérir de nouveaux territoires, ce qui se traduit par une extension des zones de contact, comme : 

  • Le moustique tigre (paludisme). 


  • Très présent en forêt, les tiques (maladie de Lyme) du fait d’hiver plus cléments. Les tiques lxodes ricinus deviennent actifs à partir de 7°C. 
  • Ou encore les moustiques du genre Aedes, vecteurs de la dengue. Le réchauffement global des températures élargit la saison chaude propice à la reproduction de la dengue. Avec 390 millions de personnes infectées chaque année en moyenne, soit trente fois plus qu'il y a cinquante ans, et 20 000 décès, la dengue est considérée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’une des dix pires menaces pesant sur la santé publique. 

  •  

Bombe à retardement : la fragilisation du permafrost 

La fonte du pergélisol constitue un facteur de risques supplémentaire. 

Durant l’été 2016, un jeune sibérien a succombé de la maladie du charbon (anthrax). Les enquêteurs estiment qu’il avait dû être en contact avec le cadavre d’un renne, mort plusieurs dizaines d’années auparavant et jusque-là congelé sous la glace. A la suite de ce décès, plus de 2.000 rennes, considérés comme ayant pu aussi être contaminés, furent abattus. 

Or, le permafrost recouvre 25% des terres émergées de l'hémisphère nord, notamment en Russie, au Canada et en Alaska. 

 Manque de pluie 

Ce réchauffement va aussi rendre encore plus cruciale la question de l'accès à l'eau dans de nombreuses régions. 

Un seul exemple : en Afrique subsaharienne, la mortalité infantile par diarrhée augmente sensiblement quand les précipitations diminuent au-dessous d’un certain seuil parce que l'eau devient impropre à la boisson. 


Dans un autre post, je ferai un point sur l’impact du réchauffement sur la santé psychique. Et dans un 3ème post sur les solutions qui sont imaginées pour réduire les effets du réchauffement sur la santé.

Pour aller plus loin :

Impact du dérèglement climatique sur la santé mentale

http://ong-entreprise.blogspot.com/2020/09/le-rechauffement-climatique-va-t-il.html 

  

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