lundi 16 novembre 2020

Kamala Harris élue 100 ans après le droit de vote accordé aux femmes



Les Américaines se sont vu accorder le droit de vote en 1920, bien avant les Françaises, mais après l’adoption du Quinzième Amendement, qui avait la même liberté aux minorités ethniques en 1870. 

 Ce droit a été consacré dans le 19ème Amendement. 

Selon l’Ambassade des Etats-Unis, entre 1878, date où le projet des femmes fut introduit au Congrès et le 18 août 1920, date de sa ratification, le combat des femmes américaines fut incessant : grèves de la faim, manifestations, pressions au sein des Etats… 
Lorsque le Président Wilson se montra finalement favorable en 1918 et que plus tard la Chambre des Représentants passa l’amendement, le Sénat suivit dans le même sens. En août 1920, l’amendement était ratifié par les trois quarts des Etats. 

Dans la foulée, Hattie Caraway, originaire de l’Arkansas et affiliée au Parti Démocrate, fut la première femme à être élue au Sénat en 1932. 


Une opinion divisée

Un sondage publié en juillet dernier par Gallup à l’occasion de ce centenaire a fait une photographie de l’opinion publique sur la question de l’égalité des sexes aux Etats-Unis. Il en ressort que 69% des sondés considèrent qu’il demeure des inégalités entre genre au travail. Et 66% dans le monde politique. 

  • Si les Républicains considèrent à 75% que les femmes ont achevé l’égalité des sexes dans le travail contre 56% des Républicaines. Concernant la politique, ces chiffres passent à 82% et 63%
  • 9 Démocrates sur 10 pensent le contraire, dans les deux domaines. 
Une autre enquête, du Pew Research Center, montre qu’une majorité des gains obtenus par les femmes n’ont pas nui aux hommes, avec néanmoins une nuance, puisque 38% des Républicains du « sexe fort » le pensent. 

Une femme diplômée sur cinq le considère également. 

Un combat encore en cours 

Ceux qui attendent encore des progrès pour les femmes dans la vie active anticipent que cela va prendre du temps : 

  • 31% des Américains considèrent que l’égalité des sexes est déjà acquise. •
  • 13% l’imaginent en moins de 10 ans 
  • 20% entre 10 et 19 ans 
  • Et 26% dans plus 20 ans 
  • 8% des américains sont plus pessimistes, puisqu’ils déclarent que les Américaines ne combleront jamais le gap. 
D’une manière générale, les hommes sont plus optimistes concernant l’avenir de la gente féminine, ainsi que les femmes de plus de 65 ans. Le niveau des réponses est assez similaire en ce qui concerne la place des femmes dans la vie publique. 

Un Amendement historique, mais insuffisant 

La plupart des femmes contemporaines estiment que le 19ème Amendement a été le point de départ d’une série de progrès sur le chemin de l’égalité des droits. 




Mais, un siècle plus tard, il demeure des frustrations sur le nombre assez faible de femmes à des postes de direction dans les entreprises ou dans la politique. 

Le mouvement #MeToo a aussi pu avoir un impact sur les réponses. En effet, Gallup rappelle que près d’une femme sur deux a déjà été harcelée sexuellement. 

Selon le Pew Research Center, une majorité d’Américains, quelles que soient leurs couleurs politiques, reconnaît le rôle moteur dans l’égalité des droits des mouvements féministes (70%), ainsi que le rôle du parti Démocrate (59%). 

Cet institut apporte également un éclairage complémentaire. Pour trois sondés sur dix, les femmes blanches ont largement profité du féminisme (32%), contre seulement 21% des Noires et 15% des Hispaniques. 

Les femmes bi-sexuelles ou lesbiennes en seraient aussi de grandes bénéficiaires. 

Un vote féminin encore marquée par la couleur de peau 

Selon les données légèrement différentes de l’AP’s VoteCast data et de NBC, environ 93% des femmes noires ont voté Biden, et 66% des femmes Latinos. Et, plus de 52% des Blanches auraient voté Trump. 

Les électeurs Républicains estiment que leur parti a joué le principal rôle dans la promotion des femmes durant les dernières décennies et que Donald Trump a été largement moteur sur toutes ces questions. 

Les mouvements féministes ont salué l’élection de Kamala Harris à la Vice-Présidence, mais y voient une avancée, pas un aboutissement. 

Pour aller plus loin : 

2016 ; USA : la NRA, chien de garde du Deuxième Amendement 
  

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