vendredi 20 mai 2022

RSE : In Media Vita passe par le jeu pour pousser les individus à changer de posture

 J’ai croisé Mathieu en formation chez EcoLearn CentraleSupelec, une formation d’un an à la durabilité réservée aux professionnels.

 J’ai pu y observer auprès des autres étudiants l’importance de l’acculturation à la RSE dans les organisations. 

Même si tout le monde a entendu parler des enjeux en cours, beaucoup de personnes maîtrisent mal les notions de RSE, ne savent pas comment s'y prendre, voire ne veulent pas changer leurs comportements. D'où l'intérêt d'une approche décalée, non académique, qui passe par les soft skills.

Mathieu Caranobe, qui est DG d’In Media Vita, vient de l’événementiel, donne sa vision :


 

 Comment est née votre start-up ? 

In Media Vita est une EdTech dirigée par 4 associés aux parcours complémentaires. Son Président, Laurent, est scénariste-réalisateur. En milieu de carrière, en 2018-2019, il a voulu se former au « game design » en s’inscrivant aux Gobelins. Il a fait sa thèse sur l’ « apprentissage furtif », une nouvelle manière d’acquérir des concepts ou nouveaux réflexes. 

 In Media Vita veut d’ailleurs dire « en milieu de vie » 

 D’où vient votre engagement dans la RSE ? 

 Nous avons tous des parcours différents. 

Il est certain que nos idées étaient en germe. A la suite du parcours de Laurent, la genèse du projet a pris forme au premier confinement en 2020 « en pur distanciel ». J’avais déjà travaillé avec Laurent pour BIC en VR sur la dangerosité des briquets non conformes. Penelope, qui est coach facilitatrice et qui a fait ses études aux Etats-Unis, et Nicolas, graphiste, motion designer, ancien d’Ubi Soft, se sont agrégés autour du projet avec dans l’idée de faire bouger les choses. 

La pandémie nous a poussé à être un acteur de transformation. Notre premier prototype est sorti fin 2020. 2021 a été une année de transition. De fil en aiguille, nous sommes devenus des spécialistes de l’apprentissage innovant. 

Les directions RSE des entreprises, grandes ou PME, sont parfois un peu désarmées pour engager leurs effectifs dans la transition. C’est là que nous intervenons. Nous avons vocation à mettre les joueurs dans le bon sens via le change management. 

Nos jeux ne portent pas uniquement sur l’environnement, mais aussi sur la sécurité au travail ou le bien être. 

Comment la gamification modifie-t-elle la donne ? 

Le concept d’In Media Vita est de favoriser l’acculturation à la RSE ou au développement durable par le jeu. Tous nos jeux sont innovants. Et, notre but, c’est qu’ils soient impactants. 

Le jeu n’est pas un objectif en soi. Il n’est là que pour prendre conscience de certaines notions, comme la perte de biodiversité. 

Les neurosciences ont montré que le participant à un jeu apprend durablement lorsque ce type d’exercice est lié à une émotion. Il est question d’ancrage. Par exemple, on se souvient tous où nous étions lors de l’attaque du World Trade Center. 

 Est-il possible d’embarquer tous les participants ? 

Nos produits plongent les participants dans un univers dystopique. Le succès de ce médium tient au fait que les participants y sont plus réceptifs. Néanmoins, il arrive que certains joueurs résistent. Ce sont parfois des personnes très rationnelles, hermétiques aux outils digitaux. 

Néanmoins, la découverture de ces freins fait aussi partie du processus, en les obligeant à se poser des questions. 

Le jeu suffit-il ? 

Certains de nos modules se basent sur le jeu comme première étape. L’idée, qui pourrait aussi être notre raison d’être, est de conduire à des prises de conscience ou à des changements de posture. Le jeu éveille les consciences, mais une plus grande prise de recul est parfois nécessaire. 

Pour cela, il peut s’avérer utile de compléter cette démarche par l’intervention d’un expert RSE externe, qui va remettre les concepts en perspective, en particulier par rapport au métier de nos clients. Le jeu précède le passage à l’action. 

Notre jeu de base d’initiation le plus court dure 2 heures. 

Mais, nous proposons également à la carte un module d’immersion de 3 jours étalés dans le temps. 

Quels sont les atouts de la technologie ? 

L’innovation technologique, comme la Réalité Virtuelle, peut permettre de faire du sur-mesure. Mais, c’est relativement lourd, compte tenu du temps de développement. Nous ne nous considérons d’ailleurs pas comme un spécialiste de la VR. 

En revanche, un de nos jeux, TR314 est une matrice qui peut être déclinée ODD par ODD. On peut ainsi construire un module dédié en 6 semaines, parfaitement adapté à chaque culture d’entreprise. 

 

 

Avec des produits déjà sur l’étagère, on peut intervenir encore plus vite. 

La plupart du temps, nous faisons aussi appel à des comédiens, ce qui suppose une phase de répétition. 


 

Pour compléter ce tableau, nous allons aussi développer des outils de micro-learning gamifiés. Et un jeu familial basé sur une appli sur le thème de la nutrition, qui sera disponible avant cet été. 

Qui fait appel à vous ? 

Notre offre est transversale. Elle peut convenir à toutes les organisations. 

Nous avons par exemple déjà accompagné Suez (séminaires), la SNCF (Web App lors de l’inauguration de la galerie des fresques de Gare de Lyon) Paris Volley (RSE et communication transverse, change management) à progresser sur des thématiques qu’on a précisées ensemble en amont. 

En tant qu’acteur de l’ESS, nous ne nous fixons aucune limite pour avoir l’impact le plus large. 

Pour aller plus loin : 

Le site web de la start-up

 https://www.inmediavita.com/ 

Le nom complet des autres associés : Laurent Daufès (Président), Pénélope Baudoin-Arkilovitch (DG) et Nicolas Vitte (Directeur artistique) 

Sur ce blog : l’utilisation du jeu dans le mécénat (2013) 

http://ong-entreprise.blogspot.com/2013/01/les-ong-doivent-elles-sinspirer-de.html 

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