Les parties prenantes poussent activement les entreprises à changer de comportement. Dans le même temps, la RSE est devenue de plus en plus complexe. Ce blog a vocation, modestement, à suivre ces tendances de la crise des subprimes à la guerre en Ukraine. Certaines initiatives y sont aussi mises en avant.
mercredi 30 juin 2010
Le sport est considéré comme un vrai facteur d’intégration à Rio de Janeiro
Les déboires de l’Equipe de France et les erreurs d’arbitrage en Afrique du Sud ne sont pas sans rappeler les déceptions périodiques liées au sponsoring, déjà observées dans le cyclisme. Ils reflètent aussi indirectement les problèmes de gouvernance mondiale. Tous les acteurs n’appliquent pas toujours les mêmes règles et sur le ring politique, les dirigeants sont parfois accusés de pratiquer l’individualisme.
Pourtant, de nombreuses associations croient fermement aux vertus des activités sportives. Au Brésil également, la région de Rio de Janeiro développe depuis plusieurs années un vaste programme d’investissement dans les infrastructures sportives, installées au cœur des zones déshéritées, pour lutter contre la violence et l’exclusion sociale.
Le 17 mai dernier, avec les journalistes de l’AJIS (Association des journalistes de l’information sociale), j’ai rencontré Renato Dez de la Municipalité de Rio de Janeiro. La mégalopole a construit 13 « vilas » olympiques au cœur des favélas et deux autres sont actuellement en construction.
Le principe est simple : la population vivant à proximité des complexes a la possibilité sur une base volontaire de s’initier à différentes disciplines olympiques. Ces activités sont conçues en association avec les écoles avoisinantes. Avec 10 ans de recul, il apparaît que le sport de loisir a créé du lien social et qu’il constitue une bonne arme pour lutter contre la drogue et la violence. Les gains sont nombreux, notamment l’estime de soi, mais aussi la promotion de la culture locale et l’intégration.
Au total, plus de 90.000 personnes bénéficient de ces nouveaux services, dont 29.000 jeunes enfants et 14.000 personnes âgées. Ce sont les femmes qui sont les plus proactives par rapport à l’offre des vilas : elles représentent en effet 74% des utilisateurs des villages au sein de la population adulte et du 3ème âge. Les associations de quartier participent aussi au mouvement. Il existe des prospecteurs qui dynamisent les communautés et qui tentent de repérer les personnes isolées pour les intégrer aux programmes.
Le secrétariat aux sports de la Ville est responsable de ces « vilas ». Renato doit aussi créer un département « haut niveau » qui devra dénicher des talents dans les favelas et les entraîner en vue des Jeux de 2016. Avoir quelques médailles serait la cerise sur le gâteau. De nombreuses disciplines sont pratiquées, y compris individuelles, comme la natation et le tir à l’arc. Le dopage est aussi surveillé dans chaque village. Chaque vila présente des singularités, comme l’une d’entre elles ouverte aux handicapés.
La santé est aussi améliorée, avec des programmes de vaccination. Des arbres sont plantés. Des programmes sociaux sont aussi proposés, avec la présence d’une assistante sociale. Il en ressort une amélioration du dialogue dans la communauté, et comme le souci de la performance n’est pas le seul objectif, les vilas profitent à une population très large. Chose peu connue, la constitution brésilienne a même prévu un « droit au sport ».
Des jeux olympiques inter-villages vont être organisés en août 2010. Ils vont rassembler 4.000 athlètes sur une période de 2 mois. L’idée est de partir de l’universalité des Jeux Olympiques pour permettre à des sportifs de tous les milieux sociaux d’avoir leur chance.
Traditionnellement, au Brésil, les sportifs devaient s’autofinancer, comme dans l’équitation. Avec des exceptions comme le Beach volley, qui a bénéficié des subsides de la fédération, une activité dans laquelle les Brésiliens, qui ont en outre le culte du corps, sont spectaculaires.
Pour aller plus loin :
SMEL - Secretaria Municipal de Esportes e Lazer. Rio de Janeiro.
http://www.rio.rj.gov.br/web/smel/listaconteudo?search-type=vilasolimpicas
Un blog sur le Brésil, sur le blog d’Antony Dumas, 40 ans, carioca d'adoption ! Il revient sur interview de l'anthropologue et sociologue brésilien Roberto DaMatta, qui a accordé le 9 juin dernier un interview au journal Lance (l'équivalent de notre L'Equipe), qui éclaire la relation intime que le Brésil et les brésiliens entretiennent avec le football.
http://antonydumas.blogspot.com/search/label/Sport
La lutte contre la dengue dans les villages olympiques
1 commentaire:
beaucoup appris
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