samedi 4 juillet 2009

La France pas encore assez verte pour être au nirvana selon l'Happy Planet Index


Les pays d’Amérique latine arrivent en tête du classement des pays sur des critères comme leur empreinte écologique et le bonheur de leur population. C’est ce qui ressort du Happy Planet Index (HPI) qui est calculé par le think tank londonien NEF (New Economics Foundation).

Cette initiative est soutenue par Friend of the Earth, 100 Months Make each one count, Soil Association, World Development Movement. La France figure à la 71ème place sur 143, au côté de ses voisins britannique, italien et allemand. Les Etats-Unis sont à la traîne en 114ème position. Le pays qui a le plus de progrès à faire est le Zimbabwe.

L'HPI mesure combien des ressources naturelles les pays utilisent, quelle est la durée de la vie et la perception du bonheur. Calculé une première fois en 2006, la deuxième édition comprend des données supplémentaires et couvre 99% de la population mondiale. Ses promoteurs considèrent que leur outil donne une meilleure vision du succès d’un pays que les mesures traditionnelles de la croissance économique. Etre riche n’est plus le seul critère. Il faut aussi savoir qu’il n’y a qu’une planète à partager « one planete living ». Le HPI révèle, par exemple, que les économies à forte croissance économique et industrielle comme les États-Unis, la Chine et l'Inde étaient plus verts et plus heureux il y a 20 ans.

Les Costa Ricains sont en tête de liste, car ils vivent un peu plus longtemps que les Américains, mais surtout par ce que leur empreinte écologique représente moins d’un quart de celle des Américains. Le pays échoue seulement de peu pour atteindre l'objectif que la NEF appelle «une planète vivante»: la consommation de sa juste part des ressources naturelles de la planète.

Selon leurs observations, les scores se sont effondrés dans les années 60 et 70 dans l’OCDE. On ne vit pas mieux en 2005 qu’en 1961. Si la combinaison de la satisfaction dans la vie et l’espérance de vie ont augmenté de 15% en 45 ans dans les pays riches, ces progrès ont été accompagnés d’une hausse de 72% de leur emprunte écologique. Notamment dans des pays dont le développement est considéré comme intensifs par les auteurs de l’étude, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde. Le pays développé le mieux placé sont les Pays-Bas, notamment pour des raisons écologiques : pour la même satisfaction que les Américains, les Néerlandais ont une emprunte deux fois inférieure.

D’un point de vue métho
dologique, la satisfaction de vie et l'espérance de vie sont multipliées pour calculer des" années de vie heureuses". Sur le bien être, les pays occidentaux marquent des points, mais il apparaît que sur les 35 pays les mieux notés, un tiers ont un revenu moyen par tête inférieur à 20.000 dollars.

Les pays ayant la plus petite empreinte par habitant sont parmi les plus pauvres: au Malawi, en Haïti et au Bangladesh. A l’autre bout, les pays les moins vertueux sont sans surprise beaucoup plus riches : le Luxembourg, les Émirats Arabes Unis et les États-Unis d'Amérique. Selon les calculs, ces trois pays utilisent quatre fois leur « juste part des ressources mondiales ». Côté européen, l’Islande est au-dessus du lot. Les pays scandinaves
comme la Suède et la Norvège savent bien combiner le bien-être pour un faible coût environnemental . Les économies en transition, comme la Grèce et le Portugal, sont mal placées.

Selon le rapport, les Latino-Américains se disent moins concernés par les questions matérielles que, par exemple, leur vie sociale et familiale. La société civile est très active : nombreux mouvements religieux, groupes environnementaux, regroupement de travailleur, etc. Certains ont douté de ces résultats, arguant que cette population n’avait pas connaissances du mode de vie occidental. Au contraire, selon les auteurs de l’étude, l'Amérique latine est sans doute la partie du monde en développement, qui est la plus exposée à la culture nord-américaine. « Pura vida » est une expression populaire au Costa Rica. Il se traduit littéralement comme «pure vie», un état d'esprit à l'égard de ce qui est important.

Le HPI ne prétend pas être un indicateur du pays le plus heureux sur la planète, ou du meilleur endroit pour vivre. Il n'indique pas non plus le pays le plus développé dans le sens traditionnel, ou le plus inoffensif pour l'environnement. Selon ses promoteurs, le HPI combine tous ces éléments en fournissant une méthode pour comparer le progrès des pays pour assurer à long terme le bien-être pour tous en puisant de manière mesurée dans les ressources de la Terre. Il se veut un indicateur intuitif, qui facilite l'analyse des différences entre les pays de manière relativement simple, mais néanmoins instructive du point de vue politique.

La publication de ce classement a donné lieu à de nombreux articles dans la presse britannique. La New Economics Foundation appelle à la signature d’une charte «happy planet» pour vulgariser son approche.

Pour aller plus loin :

Le site de Happy Planet Index
http://www.happyplanetindex.org/

Un article sur la notion de « découvert économique » et l’exportation de la pollution en Chine
http://www.actualites-news-environnement.com/12191-New-Economics-Foundation-ecologique.html

Le bonheur est dans les iles
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2009/apr/13/andrew-simms-environment-small-islands/print

Voir aussi Amartya Sen parle au Journal Le Monde
http://ong-entreprise.blogspot.com/2009/06/amartya-sen-parle-au-monde.html

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est un pays merveilleux. On dit souvent de cet endroit que c'est la Suisse de l'Amérique Centrale du fait de sa stabilité politique, de sa sécurité sociale, le droit pour tous à se faire soigner, pas de grands grands pauvres, une classe moyenne importante.

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