jeudi 21 mars 2013

La LPO et Cemex fêtent leurs noces d’étain

Certains accords de co-construction entre des associations et des entreprises existent depuis plus de 10 ans. Ils se sont consolidés au fil du temps. Leur pérennité traduit une tendance lourde et d’autant plus fructueuse que les parties prenantes se connaissent de mieux en mieux. 

Comme en témoignent les initiatives lancées par la LPO et Cemex, un groupe qui réalise un chiffre d’affaires de 15 Mds$ et qui est coté au Nyse et à Mexico.

Créée en 1912 pour sauver les macareux, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) est l’une des associations de protection de la nature les plus importantes en France. Si son siège se situe aux Fonderies Royales à Rochefort, son action couvre une grande partie du territoire.

La protection animale constitue bien une préoccupation ancienne en France, comme le montre également l’apparition de la Société nationale de protection de la nature (SNPN) en 1854.

Engagée dans la défense de la biodiversité, la LPO affiche clairement sa signature et incite à l’action : protéger, préserver, éduquer. La Ligue emploie environ 150 salariés. Son budget a atteint 13,1 M€ en 2011. Elle dispose d’une base solide avec 45.000 membres et plus de 17.100 fans sur Facebook.
 

L’association a compris depuis longtemps l’intérêt de dialoguer avec le secteur privé. Le partenariat avec la Fondation Nature et Découvertes dure depuis plus de 20 ans. Néanmoins, le mécénat et les partenariats ne représentent que 5% de ses ressources, loin derrière les subventions (38%).

La LPO se veut sélective. Elle associe un principe de communication graduée, de façon à ce que l'engagement de son image dans les partenariats corresponde au niveau de transfert d'expertises et d'engagements avec l'entreprise.

Elle se décline sur plusieurs niveaux :

  • de la simple citation du mécène dans les comptes financiers de l'association et dans les documents du programme de conservation soutenu 
  • à un affichage plus large selon l’intensité de l’accompagnement de la LPO dans la démarche de développement durable de l'entreprise.
  • le déploiement de la LPO sur 72 départements lui permet aussi de mener des actions locales lorsque les entreprises disposent d’implantations régionales. 
Ses partenaires corporate vont de la PME aux multinationales. La LPO collabore notamment avec Biovie (gamme d'entretien écologique contrôlée par Ecocert), Botanic, Léa Nature, EDF (minimiser l'impact des lignes électriques, échange de connaissances), ERDF ou encore Evian Danone.



Une autre collaboration vient de fêter son 10ème anniversaire, celle avec l’un des leaders de l’industrie de matériaux de construction, la société d’origine mexicaine Cemex. Cette dernière est concernée par la biodiversité, en raison de la nécessité de réaménager ses carrières et d’engager le management environnemental de ses sites de production.

Sans entrer dans le détail, le partenariat comporte plusieurs volets, notamment :

  • la gestion et suivi écologique des sites d’exploitation, 
  • la sensibilisation d’un large public à la préservation de la biodiversité
  • un mécénat soutenant des programmes de préservation des espaces et des espèces gérés par la LPO. 
  • un de leurs prochains axes de réflexion sera l’intégration de mesures favorables à la biodiversité dans les réaménagements agricoles des carrières et la sensibilisation des agriculteurs. 
Lors du centenaire de la LPO, l'histoire du partenariat avec Cemex a été présentée sous forme d’une éphéméride.

Ce dialogue a acquis au fil des ans une ampleur croissante et s’est aussi adapté aux réflexions globales menées en France sur la biodiversité. Il a en outre traversé la crise économique. Le Moniteur relate en effet que Cemex France a enregistré une baisse d’activité en 2012 et ne prévoit pas de rebond cette année.

Au final, Cemex a soutenu plusieurs dizaines de programmes de conservation conduits par la LPO et ses délégations régionales, pour un montant global de l’ordre de 100 000 € par an.

La LPO et Cemex France bénéficient en outre d’un autre facteur de stabilité et d’échanges, le fait que le groupe Cemex collabore avec l’association mondialement connue Birdlife International.

La LPO est en effet le représentant français de BirdLife International, alliance qui réunit plus de 100 organisations de protection de la nature (2,3 millions d’adhérents dans le monde). L’ONG américaine dénombre également plus de 36.400 fans sur Facebook.

BirdLife International travaille avec certaines entreprises, comme Rio Tinto depuis 2001.

L’ONG est aussi associée à Fauna and Flora International, Conservation International, et The Wildlife Conservation Society dans un programme baptisé The Conservation Leadership Programme (CLP). Il est financé depuis des années par BP et semble avoir survécu à l’explosion de Deepwater Horizon.

Pour aller plus loin :

En mai 2011, le programme “Sauvegarde des marais de l’Ouest” porté par la LPO et soutenu par CEMEX a fait l’objet d’un film réalisé par l’IFORE (Institut de Formation de l’Environnement) du Ministère de l’Écologie. La mission mécénat du Ministère a diffusé ce film pédagogique à tous ses correspondants régionaux basés en DREAL (directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement)

Stratégie nationale pour la biodiversité : le temps de l'engagement
 
Stratégie nationale pour la biodiversité : le... par developpement-durable

CEMEX et la LPO renouvellent leur partenariat pour la 10ème fois. http://www.cemex.fr/Presse/Communiques/CP_10072012.aspx http://www.cemex.fr/Presse/Communiques/CP_20130116.aspx 

19/12/2012: Business acting for biodiversity: CEMEX and BirdLife’s plans for biodiversity spring into action. 
http://www.birdlife.org/community/2012/12/business-acting-for-biodiversity-cemex-and-birdlifes-plans-for-biodiversity-spring-into-action/ 

 « Secourir la faune en détresse » un film sur les bénévoles, avec le soutien de la Fondation Norauto, Fondation EDF Diversiterre et Les 2 Vaches.

 
Secourir la faune en détresse par LPO_France

Si vous vous intéressez à la biodiversité, sachez qu’il existe une Newsletter "Biodiversité et Business" éditée par Gondwana, une agence de conseil en stratégie et en partenariat, spécialisée dans la protection de la biodiversité. Son rôle est d’aider les entreprises à définir leur politique dans cet univers et à nouer des partenariats durables avec les acteurs de la protection de l’environnement (ONG, associations de protection de la nature, parcs et réserves naturels, programmes et expéditions scientifiques, parcs zoologiques). http://www.gondwana-agency.com/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Selon Gondwana, une récente menée par la Royal Society for the Protection of Birds/BirdLife, BirdLife International et l’Université de Durham, a montré recemment que la protection effective d’une espèce menacée est en grande partie corrélée à son classement dans les annexes de la Directive Oiseaux.
Les résultats mettent en évidence que les espèces ayant le plus haut niveau de protection en vertu de la directive Oiseaux sont plus susceptibles de voir augmenter leur population. Ces résultats sont d’autant plus flagrants dans les pays membres de l’Union européenne depuis plus longtemps. Ainsi, la Cigogne blanche, espèce nicheuse en France et listée dans l’annexe 1 de la directive, a vu sa population augmenter d’une trentaine à plus de 1 800 couples depuis 1980.
Cette étude arrive alors que la consultation publique sur les directives Oiseaux et Habitats lancée par la Commission européenne vient de s’achever. Cette dernière avait pour objectif d’évaluer la pertinence et l’efficacité de ces directives. 520 000 personnes y ont participé, notamment suite à la mobilisation de diverses associations de protection de la nature.

Anonyme a dit…

Huit ans après la pollution par une fuite de fioul de l’estuaire de la Loire, la cour de cassation annule un premier arrêt et renvoie la LPO et Total Raffinage Marketing devant une nouvelle cour d’appel. A charge pour celle-ci d’évaluer le préjudice écologique de l’association de protection de la nature.

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