jeudi 13 janvier 2022

Comment orienter les lycéennes vers les métiers scientifiques


Selon la Fondation For Women in Sciences, seuls 11% des postes de recherche de haut niveau sont occupés par des femmes en Europe. Si de plus en plus de voix s’élèvent contre de phénomène, les stéréotypes sont anciens. Néanmoins, les choses commencent à bouger. 

 Lors de la cérémonie des Nobel, en octobre dernier, la presse internationale a de nouveau souligné que les hommes se voyaient remettre la part du lion. 

Depuis 1901, il faut dire que 59 prix ont été remis à des femmes, soit 6,2% des lauréats individuels, une goutte d’eau. Göran Hansson, secrétaire général de l’Académie suédoise des Sciences, qui décerne les prix de physique, chimie et économie, déplore cette situation. L’organisation suédoise, qui refuse d’instaurer des quotas, intègre pourtant des femmes dans ses comités. Pour Göran Hansson, la société n’encourage pas assez les femmes à s’engager dans des carrières scientifiques. 

Le Nobel ne fait que refléter ses carences. Il note néanmoins des évolutions, puisque si cette année, aucune femme n’a eu de prix Nobel en sciences, elles ont été quatre au cours des deux dernières années. 

 Des filles studieuses 

Alors que les femmes sont aujourd’hui plus diplômées en moyenne que les hommes dans la plupart des pays de l’OCDE, elles restent sous-représentées dans les filières et les métiers scientifiques et techniques. 

 En France, en 2016, seules 31 % des filles s’orientent vers une première scientifique après la seconde, contre 39% des garçons. À l’inverse, les filles ont trois fois plus de chance de s’orienter vers une première littéraire (14% contre 4% parmi les garçons). 

 Dans l’enseignement supérieur, alors qu’elles représentent 55 % des effectifs (42 % en CPGE et 58 % à l’université), les filles ne représentent que 29 % des étudiants en classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques. 

L’importance des role models 

L’Institut des Politiques Publiques (IPP) s’est penché en 2019 sur le programme For Girls in Science, une campagne de sensibilisation lancée en 2014 par la Fondation L’Oréal. Ce dernier propose des interventions d’une heure, qui sont dispensées en classe par des jeunes femmes de formation scientifique. 

En 2015-2016, les interventions en classe ont été conduites par une soixantaine de jeunes femmes, dont la moyenne d’âge était de 33 ans et qui présentaient deux profils distincts : 

  • 38 jeunes femmes scientifiques travaillant dans le département recherche et innovation de L’Oréal, qui se sont portées volontaires pour participer au programme ; 
  • 21 jeunes chercheuses en sciences (doctorantes ou post-doc) titulaires d’une bourse L’Oréal-UNESCO « Pour les Femmes et la Science », qui ont participé au programme dans le cadre de leur contrat de bourse. 
L’étude montre que ce dispositif a permis une diminution significative des représentations stéréotypées des élèves sur les métiers scientifiques et sur les différences genrées d’aptitudes pour les sciences, aussi bien chez les filles que chez les garçons. Il faut dire que certains préjugés font florès. 



Ces interventions ont bien eu un impact sur l’orientation postbac des filles de terminale S. En effet, parmi ces dernières, la proportion s’orientant vers une classe préparatoire scientifique est passé de 11 à 14,5 %, soit une augmentation de 30 %. Un travail dans la durée La Fondation l’Oréal collabore depuis 1998 avec l'UNESCO au sein de For Women in Science. Depuis cette date, 122 Lauréates et plus de 3.800 jeunes scientifiques talentueuses, doctorantes et post-doctorantes ont été récompensées et accompagnées dans plus de 110 pays. 

Une autre association, créée en 2006, « Elles bougent » œuvre dans le même sens. Elles bougent vise à répondre à une attente des entreprises, en particulier des industriels, qui ont bien conscience du handicap d’une trop faible présence des femmes dans leurs effectifs. 

 Sa fondatrice, Marie-Sophie Pawlak, participe aussi aux actions de féminisation de la Marine Nationale du centre d'études stratégiques de la Marine (CESM). .

Quand la finance valide cette stratégie

Veepee, leader européen de la vente événementielle en ligne, vient de souscrire une facilité Sustainability-linked, qui contribue à structurer sa stratégie durable. 

Elle poursuit trois objectifs, dont RE-CYCLE, une initiative C2B (Consumer to Business), qui permet de collecter les produits usagés de marques dormant dans les armoires de ses membres et de leur donner une seconde vie (nouveaux propriétaires ou recyclage). Mais, il faut aussi noter que cette entreprise va faire la promotion des métiers « Tech » auprès des femmes par le mentorat en est un autre. 

Sources : 

Role Models féminins : un levier efficace pour inciter les filles à poursuivre des études scientifiques ? Septembre 2019 

Dans un autre champ d’action, l'association Femmes & Cinéma, fondée en 2014, vient de lancer un appel à films afin d’inciter les jeunes filles à s’orienter vers la science. Ce projet, dénommé Phénoménales, s’adresse à tous. Il s’agit de produire un court-métrage de fiction d'une durée de 3 à 5 minutes sur le thème des femmes dans les métiers des sciences et des technologies. Cinq courts métrages seront sélectionnés et diffusés sur France 3 

Une version antérieure de ce post a été publiée sur l’Observatoire de la Compétence Métier https://www.observatoire-ocm.com/ 

Association Femmes et Mathématiques, qui estime que la dernière réforme du Bac pourrait éloigner les filles des maths. 

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 Janvier 2022-Crédit Agricole CIB accompagne Veepee dans un financement syndiqué Sustainability-linked 
  

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